Les chimistes, chercheurs, inventeurs et industriels, se sont groupés dans des associations ou unions, nationales et internationales, ils se sont dotés d’écoles spécifiques ou pluridisciplinaires, au sein desquelles se sont transmis des questionnements, se sont échangées des solutions, ont été discutées des idées, proposées des améliorations et mis en commun des moyens de les réaliser. Ces groupements ont souvent consigné les travaux de leurs membres dans des revues qui en assuraient la diffusion et grâce auxquelles nous avons accès à ce passé.
Né à Saint-Omer, Joseph Bienaimé Caventou (1795-1877) y commence des études de pharmacie qu’il poursuit à Paris. Il fait la connaissance de Joseph Pelletier (1788-1842) qui est professeur adjoint à l’École de pharmacie et ils travaillent ensemble. Ils découvrent la strychnine en 1818, la brucine et la vératrine en 1819 et la quinine en 1820. Par ordonnance royale du 19 octobre 1834, Caventou devient titulaire de la chaire de toxicologie. Au début des années 1840, Il fait partie de la commission nommée pour le procès de Marie Lafarge, soupçonnée d’avoir empoisonné son mari à l’arsenic. Caventou demande sa mise à la retraite en 1859.
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Source : Joseph Bienaimé Caventou (1795-1877), premier titulaire du cours de toxicologie, Revue d’histoire de la pharmacie, 72e année, n° 262 (1984) pp. 327-330
Successeur de Jean-Baptiste Dumas (1800-1884) comme professeur à l’École centrale, et de Chevreul (1786-1889) comme examinateur de sortie à l’École polytechnique, Cahours a entretenu de fructueuses collaborations avec des chimistes français et étrangers. Ses recherches sur les densités de vapeur et sur les radicaux (aujourd’hui dénommés groupes) ont apporté des arguments décisifs pour l’adoption de la loi d’Avogadro et l’élaboration des théories de la valence.
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Source : Revue d’histoire de la pharmacie, 94e année, n° 352 (2006) pp. 329-340
Plusieurs pharmaciens chimistes de renom ont illustré comme enseignants la Faculté de pharmacie de Paris en même temps que d’autres institutions. L’auteur rappelle les travaux par lesquels ils se sont fait connaître.
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Source : Une visite à la Faculté de Pharmacie de Paris : souvenirs de quelques-uns de ses maîtres, Revue d’histoire de la pharmacie, 73e année, n° 265 (1985) pp. 99-112
Ernest Solvay (1838-1922) dépose un premier brevet sur la fabrication du carbonate de sodium (soude) en 1861. Ce procédé mis au point en Belgique va se développer dans les pays industrialisés et Solvay s’enrichit. Il fonde de nombreux instituts comme l’institut international de chimie. Il fréquente les chimistes belges de son époque, emploie certains dans ses entreprises et participe aux réunions des sociétés savantes. En 1903, il est à Berlin et intervient lors du 5e congrès international de chimie appiquée. En 1911, l’association internationale des sociétés chimiques est fondée à Paris et en 1913, c’est à Bruxelles que les délégués se retrouvent afin de célébrer le 50e anniversaire de la Société Solvay et cie. L’association est refondée sous le nom d’union internationale de chimie pure et appliquée (IUPAC) en 1919. En avril 1922, se tient, à Bruxelles, le premier conseil de chimie Solvay. Ces conseils continuent d’avoir lieu depuis cette date sauf de 1937 à 1947 même si Ernest Solvay décède en mai 1922 juste après le premier conseil.
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Source : Ernest Solvay, les Sociétés chimiques et les chimistes de Belgique à son époque (1863-1922), Chimie nouvelle n°115 (avril 2014) pp. 21-28
C'est à Fourcroy et à Vauquelin, que de nombreux historiens des sciences attribuent la découverte et l'identification, en 1797, de l'urée urinaire. Ils sont en tout cas les auteurs de la dénomination « urée ».
La présence dans l'urine humaine d'un extrait savonneux a été observée depuis le début du XVIIe siècle par un grand nombre de scientifiques, y compris Van Helmont, Boyle, Lémery, Boerhaave, Rouelle, Scheele. En 1797, Fourcroy et Vauquelin ont réobtenu cet extrait sous forme cristallisée. En 1799, ils ont décrit la méthode d’extraction et les propriétés physiologiques de l'urée. En 1817, W. Prout et J.-E. Bérard ont confirmé la définition chimique de l'urée. En 1828, F. Wöhler a effectué la synthèse de l’urée à partir du cyanate de potassium.
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Source : Histoire des sciences médicales, 24 (1990) pp. 121-126
Alfred Naquet, né à Carpentras, dit avoir été fasciné par la chimie, il est l’auteur du premier manuel français de chimie écrit en notation atomique. Devenu médecin dans le laboratoire d’Adolphe Wurtz (1817-1884), il y a fréquenté des chimistes de renom tel Édouard Grimaux (1835-1900) et en rapporte de vivantes anecdotes. Républicain convaincu, il s’engage en politique, fait voter la loi sur le divorce (1884) avant de s’enliser dans l’affaire du canal de Panama.
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Source : La carrière médicale de M. Naquet contée par lui-même, La chronique médicale, 2 (1895) pp. 42-48
Les botanistes pensent que des végétaux d’une même famille possèdent des propriétés pharmacologiques analogues. Ils auraient en commun un même principe actif dont l’intensité dépend de sa quantité dans le végétal. C’est pour le prouver que Joseph Pelletier (1788-1842) et Joseph Bienaimé Caventou (1795-1877) ont étudié des espèces végétales du genre strychnos comme la noix vomique et la fève de Saint-Ignace. Ils se sont procuré des fèves de Saint-Ignace et ont isolé le principe actif puis ils ont analysé la noix vomique ainsi que le bois dit de couleuvre, ils décrivent les différentes étapes de ces analyses. Le produit obtenu a des propriétés alcalines, ils le nomment strychnine.
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Source : Sur un nouvel alcali végétal (la strychnine) trouvé dans la fève de Saint-Ignace, la noix vomique, etc., Journal de pharmacie et des sciences accessoires, Paris, Colas, t.5, n°4 (1819) pp. 145-148, disponible sur le site gallica.bnf.fr
En 1892, le prix Jecker, prix de chimie de l’Académie des sciences, est décerné à Gustave Bouchardat (1842-1918). Louis Jecker a fait un legs à l’Académie des sciences en 1851. De nos jours le prix est décerné tous les quatre ans, il récompense de jeunes chercheurs. Gustave Bouchardat a commencé ses travaux en distillant du caoutchouc. Les produits obtenus sont des polymères de l’isoprène (2-méthylbuta-1,3-diène).
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Source : Prix Jecker, C.R. Acad. Sci., 115 (1892) pp. 1149-1151, disponible sur le site gallica.bnf.fr
L’auteur était chef des Explosifs et des Gaz au Laboratoire municipal de Paris. Il commence par un historique de la guerre des gaz à charge des Allemands, avec un tableau des produits, formules, état physique, effets physiologiques, dates et lieux d’utilisation. Il décrit l’organisation du service de recherches et d’identification des produits ennemis sur le sol français ainsi que les fonctions (enquête et analyses) et actions du laboratoire municipal sous la direction d’André Kling (1872-147).
Il complète l’article de Raymond Cornubert (1889-1984) dans la même revue par des données de doses toxiques et une appréciation de la permanence. Distinguant les gaz des explosifs, il expose leur fabrication en Allemagne (lieux, procédés, production) connue par les enquêtes menées postérieurement à la guerre. Il décrit les procédés d’acheminement jusqu’aux sites d’attaques. Constatant notre impréparation et notre surprise au déclenchement de la guerre, il conclut par un appel au développement des recherches scientifiques et industrielles en chimie.
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Source : La guerre des gaz – L’Allemagne et la guerre des gaz, Revue générale des sciences pures et appliquées, 31 (1920) pp. 237-250, disponible sur le site gallica.bnf.fr
Lors de la séance du 28 juin 1897, à l’Académie des Sciences, le président Gaspard Adolphe Chatin (1813-1901) annonce le décès de Paul Schützenberger (1829-1897) et rappelle ses travaux. Il a travaillé à Mulhouse sur les matières colorantes puis il est venu à Paris. Il a enseigné au Collège de France où il a succédé à Antoine-Jérôme Balard (1802-1876). Il était aussi membre de l’Académie de médecine où il a remplacé Jean-Baptiste Dumas (1800-1884).
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Source : Mémoires et communications, C. R. Acad. Sci., 124 (1897) pp. 1487-1488, disponible sur le site gallica.bnf.fr