Les chimistes, chercheurs, inventeurs et industriels, se sont groupés dans des associations ou unions, nationales et internationales, ils se sont dotés d’écoles spécifiques ou pluridisciplinaires, au sein desquelles se sont transmis des questionnements, se sont échangées des solutions, ont été discutées des idées, proposées des améliorations et mis en commun des moyens de les réaliser. Ces groupements ont souvent consigné les travaux de leurs membres dans des revues qui en assuraient la diffusion et grâce auxquelles nous avons accès à ce passé.
À l’Académie des Sciences, à la séance du 22 décembre 1924, Emmanuel Hédon (1863-1933), professeur de physiologie à la faculté des sciences de Montpellier, est proposé pour recevoir le prix La Caze en physiologie. Louis La Caze (1798-1869) a fait un legs à l’Académie des Sciences afin que des prix récompensent des travaux réalisés en physiologie, en physique et en chimie.
Lorsqu’Hédon a connaissance des travaux de Joseph von Mering (1849-1908) et d’Oskar Minkowski (1858-1931) sur le diabète pancréatique, il met en évidence les conditions de ce diabète. En 1921, Frederick Banting (1891-1941) découvre l’insuline et reçoit le prix Nobel de physiologie ou médecine en 1923. Cette découverte confirme les résultats de Hédon. Il montre qu’un chien peut vivre grâce à des injections d’insuline même s’il a subi l’ablation totale du pancréas.
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Ce texte, d’une actualité certaine, est un plaidoyer en faveur de la formation de chimistes industriels. Les auteurs, qui n’ont aucun doute sur le rôle positif de la science dans le progrès et la civilisation : « c’est à la chimie qu’en revient la part prépondérante d’action », reconnaissent néanmoins l’existence de « révolutions malheureuses » dues à la chimie : « nous avons vu disparaître, avec la fermeture de leurs usines, la prospérité de grandes régions industrielles ».
Selon eux, le désamour des savants pour la science industrielle est responsable d’un état d’infériorité relative de la France « vis-à-vis des nations voisines et rivales ». Aucune de nos grandes Écoles ne peut fournir des chimistes susceptibles de « prendre sur l’heure la direction d’une usine » : les unes trop théoriques ; d’autres trop spécialisées ou au contraire trop généralistes ; Mulhouse devenue allemande. Comparées aux Écoles de chimie pratique et industrielles anglaises, allemandes et suisses, pilotées par des sociétés industrielles, les Écoles françaises existantes ne répondent pas à nos besoins, d’où cet appel à la création d’une École par la Société chimique.
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Source : De la nécessité de la création d’une Grande École de chimie pratique et industrielle sous le patronage de la Société chimique de Paris, Paul Dupont imprimeur libraire, 1891, 60 pages, p. 3-15, disponible sur le site gallica.bnf.fr
Le 22 avril 1915 un épais nuage de chlore se répandait sur les lignes françaises au mépris de la Convention de la Haye du 29 juillet 1899 par laquelle les nations européennes s’interdisaient de répandre des gaz asphyxiants ou délétères contre leurs adversaires en cas de conflit armé. Dans cette conférence prononcée en 1920, Cornubert fait un exposé technique des gaz de combat utilisés par les Allemands et par les Français pendant la première guerre mondiale et des moyens industriels développés pour en disposer. Il décrit les protections et appareils inventés ou adoptés par les chimistes français pour prévenir leurs effets.
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Source : La Guerre des gaz. Généralités. - L’œuvre française, Revue générale des sciences pures et appliquées, 31 (1920) pp.45-56, disponible sur le site gallica.bnf.fr
Chevreul a été membre de la Société nationale d’agriculture de 1832 à sa mort, il en a présidé les débats pendant 40 ans. Il y développe sa définition de l’espèce chimique. Ses interventions, en tant que chimiste, dans les domaines de la sécurité, de la formation et de la protection de l’environnement, illustrent les liens entre la chimie et l’agriculture.
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Source : L’Actualité chimique n°236 (novembre 2000) pp. 38-44
Christian Warolin présente une thèse de pharmacie. Ce travail traite des gaz de combat et des moyens de protection mis en œuvre lors de la guerre de 1914-1918.
C’est à Ypres, en Belgique, en avril 1915 que la première attaque chimique a eu lieu, Dans la même région, en juillet 1917, les Allemands utilise le gaz moutarde qui a été nommé ypérite (sulfure de 2-2’-dichlorodiéthyle). En France, l’Inspection des études et expériences chimiques (IEEC) voit le jour, elle possède deux sections, l’une concerne les produits agressifs, l’autre la protection. Cette dernière évolue au cours de la guerre car elle doit être à la fois ventilatoire, oculaire et cutanée.
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Source : Les pharmaciens et les gaz de combat, Revue d'histoire de la pharmacie, 87e année, n° 323 (1999) pp. 381-38
Albert Couvreur (1887-1955) est un pharmacien belge auquel est dédiée la salle-musée dans laquelle se tiennent les conférences d’histoire de la chimie et de la pharmacie organisées par les historiens de la discipline (Mémosciences et Centre d’Études pour l’Histoire de la Pharmacie et du Médicament). Les Établissements fondés par Couvreur ont développé un grand nombre de spécialités de l’éphédrine avec des indications thérapeutiques très variées, en premier lieu l’asthme. La structure et les effets de cet alcaloïde sont proches de ceux de l’amphétamine.
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Source : Souvenirs : Albert Couvreur, Revue d'histoire de la pharmacie, 76e année, n° 277 (1988) pp. 154-163
Venu d’Espagne et d’Italie au début du XVIIe siècle le chocolat est aussitôt doté de propriétés pharmacologiques fastes et néfastes. Les auteurs suivent l’indication qui en est faite dans les principaux ouvrages français de pharmacie et de médecine jusqu’au XIXe siècle : histoire, fabrication, effets, notamment dans le Traité universel des drogues simples de Nicolas Lemery, le Traité de pharmacie d’Henry et Guibourt, divers formulaires, dictionnaires et Codex.
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Source : Le chocolat dans quelques ouvrages français de pharmacie et de médecine des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. Ses effets fastes et néfastes avérés ou supposés, Revue d'histoire de la pharmacie, 91e année, n° 338 (2003) pp. 197-210
Source : Antoine Nicolas Guntz (1859-1935), normalien, collaborateur de Berthelot et directeur de l’institut chimique de Nancy de 1909 à 1929, L’actualité chimique, n° 307 (avril 2007) pp. 47-52
Source : Premier mémoire sur les propriétés physiques et le pouvoir calorifique des pétroles et huiles minérales, C. R. Acad. Sci., 66 (1868) pp.442-453, disponible sur le site gallica.bnf.fr
Papier d’Arménie, Goménol, Eau précieuse Dépensier, Alcool de menthe et Eau de mélisse, Sirop Delabarre, Grains de Vals et Pastilles Vichy, Charbon et élixirs, Jouvence de l’Abbé Soury ont une existence plus que centenaire et se trouvent encore dans les armoires à pharmacie familiales. Les auteurs nous content leur origine, leur histoire et leur évolution.
Source : Revue d'histoire de la pharmacie, 88e année, n° 325 (2000) pp. 11-44