Les chimistes, chercheurs, inventeurs et industriels, se sont groupés dans des associations ou unions, nationales et internationales, ils se sont dotés d’écoles spécifiques ou pluridisciplinaires, au sein desquelles se sont transmis des questionnements, se sont échangées des solutions, ont été discutées des idées, proposées des améliorations et mis en commun des moyens de les réaliser. Ces groupements ont souvent consigné les travaux de leurs membres dans des revues qui en assuraient la diffusion et grâce auxquelles nous avons accès à ce passé.
Henri Debray (1827-1888) a fait partie du Comité des arts chimiques de la Société d’Encouragement dès 1868. Il entre à l’École normale en 1847, devient agrégé-préparateur en 1850 et en 1851, Henri Sainte-Claire Deville (1818-1881) est nommé maître de conférences et une solide amitié va lier les deux hommes. Le premier travail de Debray porte sur le glucinium (béryllium). Il partage ensuite son temps entre l’enseignement dans différents lycées parisiens et ses recherches en particulier sur les métaux de la mine du platine. Il réalise des expériences sur le phénomène de dissociation. Il remplace Sainte-Claire Deville à l’École normale et à la Sorbonne.
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Source : Notice sur M. Henri Debray, Société d’encouragement pour l’industrie nationale, Paris (1888) pp. 6-9
Le chimiste A. Haller (1849-1925), membre de l’Institut, directeur de l’École de physique et de chimie industrielles de la ville de Paris a participé activement aux efforts scientifiques et industriels menés durant la première Guerre et a ainsi contribué au développement rapide de la production des matières explosives. Dans la première communication il dresse un bref panorama des problèmes qu’il a fallu surmonter pour la production du phénol, issu des cokeries et des usines à gaz, dont la France a manqué. Il évoque ensuite les trois autres composés essentiels aux filières chimiques du secteur: l’acide sulfurique, l’acide nitrique (azotique) et l’alcool éthylique. Il souligne en particulier la question difficile de l’acide nitrique. Dans la deuxième communication, l’auteur évoque la fabrication de composés nitrés : poudre B, et coton-poudre.
Il aborde enfin la question des personnels spécialisés qu’il a fallu mobiliser ou former, en particulier au sein du Service des poudres et le Service du matériel chimique de Guerre, en relation avec des industriels.
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Source : Bulletin de la Société d’encouragement pour l’industrie nationale, tome 132 (1920) pp. 382-385
L’auteur présente la biographie de Fourcroy montrant sa double formation de médecin et de chimiste, ses travaux, puis son rôle comme professeur au Jardin du Roi et comme académicien. Sont évoqués également son action durant la révolution et sa réforme des études médicales pour conclure qu’il fut grand commis plutôt que grand savant.
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Source : Bulletin de la SABIX n° 23 (avril 2000) pp. 1-5
Georges Kersaint retrace l’histoire de la nomenclature en chimie car un corps doit posséder un nom unique aussi simple que possible. En 1786, Louis Bernard Guyton de Morveau (1737-1816), Antoine Laurent de Lavoisier (1743-1794), Claude Louis Berthollet (1748-1822) et Antoine François Fourcroy (1755-1809) proposent un travail sur les dénominations chimiques. Ce travail ne traite que de la chimie minérale. Auparavant, il y avait déjà eu quelques tentatives. Avec l’essor de la chimie organique, il faut unifier la nomenclature. Maurice Hanriot (1854-1933), secrétaire de la Société chimique de Paris constate qu’il est difficile de retrouver le nom d’un produit. C’est pourquoi, lors de l’Exposition universelle de 1889, le Congrès international de chimie nomme une commission chargée de définir de nouveaux noms. Cette commission se réunit à Genève en 1892 sous la présidence de Charles Friedel (1832-1899). Enfin, en 1919, l’Union internationale de chimie pure et appliquée (IUPAC) continue le travail commencé à Genève.
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Source : Aperçu sur les nomenclatures en chimie, Revue d'histoire de la pharmacie, 56e année, n° 199 (1968) pp. 203-206
Ancien élève de l’École Centrale des arts et manufactures, Paul-Gabriel Hautefeuille (1836-1902) entreprend des études de médecine, puis Jean-Baptiste Dumas (1800-1884) le présente à Henri Sainte-Claire Deville (1818-1881) et il entre au laboratoire de l’École normale. En 1868, il devient sous-directeur de l’École des Hautes Études qui vient d’être créée. Il enseigne la minéralogie à l’École normale et à la Sorbonne. Il a réalisé de nombreuses synthèses minéralogiques en utilisant des agents minéralisateurs (catalyseurs) pour reproduire des minéraux naturels, il a aussi insisté sur l’influence de la température. Son second domaine de recherche a été la chimie minérale.
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Source : Paul-Gabriel Hautefeuille (1836-1902), C. R. Acad. Sci. Paris, t.60 (1931) pp. LXI-LXVIII
Robert Bunsen (1811-1899) a été professeur dès 1833. Il a occupé différents postes et en 1852, il était à Heidelberg (Bade Wurtemberg). C’est là qu’avec Gustav Kirchhoff (1824-1887), il met au point une nouvelle méthode d’analyse la spectroscopie. Il a aussi réalisé de nombreux travaux portant sur les applications de l’électricité à la chimie. Il invente une pile qui porte son nom, il utilise l’électrolyse pour préparer les métaux alcalins et alcalino-terreux. En 1853, il devient correspondant de l’Académie des sciences et en 1882 membre associé.
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Source : Nécrologie : Robert G. Bunsen, La Nature, 27e année, 2e semestre, (1899) p. 206, disponible sur le site Cnum - Conservatoire numérique des Arts et Métiers
Alfred Lacroix (1864-1948) lit le rapport créant un conseil international de recherches scientifiques à Bruxelles en juillet 1919. Il donne la liste des participants, rappelle que le Roi des Belges était présent lors de la séance d’ouverture. Ce conseil traite de toutes les sciences et de leurs applications. Son siège est à Bruxelles, il se réunira tous les trois ans. Chaque science doit avoir sa propre union internationale. Toutes ces unions se font entre les nations ayant combattu ensemble, les pays neutres peuvent y adhérer mais les Allemands sont exclus ainsi que leurs alliés. Déjà des unions internationales se sont créées en astronomie, en géodésie et géophysique, en sciences biologiques ainsi qu’en chimie, c’est l’union internationale de chimie pure et appliquée (IUPAC).
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Source : Mémoires et communications : rapport sur la création d’un Conseil international de recherche scientifique, C. R. Acad. Sc. 169 (1919) pp. 345-350
Photinos Panas (1832-1903) rappelle que Robert Bunsen (1811-1899) était membre associé de l’Académie de médecine depuis 1867, qu’il a eu une longue carrière comme savant et comme professeur en physique et en chimie. Après avoir occupé différents postes, il arrive dès 1852 à Heidelberg (Bade Wurtemberg). Ses recherches portent sur l’arsenic puis, avec Gustav Kirchhoff (1824-1887) sur la spectroscopie ce qui leur a permis d’identifier deux nouveaux corps le césium et le rubidium.
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Source : Décès de MM. Bunsen et Mauricet, Bulletin de l’Académie de médecine, Paris, sér. 3, t. 42 (1899) p. 226
C’est à Londres, en novembre 1918 que le projet de poursuivre la collaboration scientifique commencée pendant la guerre de 1914-1918 voit le jour. En avril 1919, à Paris, a lieu une première conférence qui réunit les représentants des pays de l’Entente : Belgique, Etats-Unis, France, Royaume Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande, Italie. Il est décidé de créer une confédération de divers organismes, celle-ci est constituée lors d’une nouvelle réunion à Londres en juillet 1919. C’est Charles Moureu (1863-1929) qui est élu président, le siège de la confédération est provisoirement à Paris et une nouvelle réunion est prévue en Italie en juin 1920. Il faut que cette confédération soit incluse dans le Conseil international de recherches en tant que comité pour la coopération internationale en chimie. Avant la guerre, grâce à Ernest Solvay (1838-1922), il existait une association internationale des sociétés chimiques, celle-ci est dissoute et une union internationale de chimie pure et appliquée (IUPAC) la remplace.
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Source : Union internationale de chimie pure et appliquée, La chimie et la guerre, Masson (1920) p. 314-317
Charles Coffignier dresse d’abord le portrait du savant en insistant sur quelques uns des travaux de Paul Schutzenberger (1829-1897) puis il parle des qualités pédagogiques du professeur qu’il a connu. Il indique aussi que Paul Schutzenberger était directeur de l’École municipale de physique et de chimie de la ville de Paris lors de sa création en 1882, de nos jours, c’est l’école supérieure de physique et de chimie industrielles de la ville de Paris (ESPCI ParisTech) et qu’il a aussi écrit un traité de chimie générale en sept volumes. Pour terminer, Charles Coffignier rappelle que c’est Armand Gautier (1837-1920), un ami de Paul Schutzenberger, qui a prononcé quelques mots au cimetière du Montparnasse.
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Source : Paul Schutzenberger, La Science française, Paris n°131 (1897) p. 26