Sécurité du consommateur

L’objectif est d’expliquer les contributions de la chimie aux travaux d’expertise sollicités par les autorités publiques, les entreprises ou les particuliers, touchant des enjeux de santé humaine ou animale ou des enjeux environnementaux.

Comme la chimie intervient en amont de nombreux secteurs d’activités, elle doit innover pour tenir compte de l’évolution des exigences de la société et s’inscrire à la fois dans une démarche de conformité réglementaire et de volontarisme. L’apport des chimistes est essentiel dans la mise en œuvre des nouvelles techniques d’analyse qui permettent de prévenir et d’identifier les risques. Les efforts de recherche sont développés pour faire évoluer les approches traditionnelles afin de réduire les incertitudes et de mieux répondre aux questionnements qui émergent de l’évolution des connaissances.

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Les techniques analytiques pour évaluer la santé des populations par les eaux usées

Depuis les années 1970, l’impact des rejets d’eaux usées sur la qualité physico-chimique et écologique des milieux aquatiques a été documenté et deux grands mouvements en parallèle ont permis de le limiter, d’un côté l’amélioration de la collecte des eaux usées brutes, et de l’autre l’amélioration des traitements épuratoires dans les stations de traitement des eaux usées. Si des améliorations peuvent encore être apportées, les chercheurs et les opérateurs tournent leur regard de plus en plus vers les eaux usées brutes, considérées comme des mines d’or. Riches en nutriments et en énergie, les eaux usées ont le potentiel d’être considérées non plus seulement comme un déchet, mais comme une ressource. De plus, les eaux usées brutes contiennent un signal moléculaire très diversifié et concentré, car non atténué par les stations d’épuration. Aussi, l’utilisation de cette information moléculaire (contaminant organique, bactéries, virus) pour évaluer l’état de santé des populations s’est fait jour au tournant des années 2000 notamment sur les usages de drogues. Estimer des usages en produits illicites est, par nature, une gageure. Si des entretiens ou des estimations à partir des volumes saisis par les autorités sont classiquement utilisés, la quantification de l’usage de substances illicites reste relativement imprécise, les eaux usées ont donc été proposées en 2001 pour réaliser cette estimation collective dans le but d’un suivi dit objectif, effectué depuis lors à l’échelle européenne. « Dites-moi ce que vous excrétez, je vous dirai ce que vous consommez ». En savoir plus

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Les micropolluants : méthodologies innovantes pour mieux les explorer dans les rejets et les milieux aquatiques

Les micropolluants organiques sont des molécules issues de l’industrie chimique que l’on retrouve fortuitement dans l’Environnement dans lequel ils ont une action toxique à des concentrations infimes (< μg.L-1 dans les eaux, < μg.kg-1 dans les particules en suspension ou sédimentées). On peut citer comme exemples : les pesticides à usage phytosanitaire ; les molécules à usage tensioactif (e.g. alkyphénols, alkylbenzènes sulfonates, …) ; les molécules à usage retardateur de flammes (e.g. polychlorobiphényles-PCB, polybromodiphényléthers-PBDE, …) ou imperméabilisant et antiadhésif (e.g. perfluorés-PFAS, …) ; les molécules pharmaceutiques et hormones à usage thérapeutique ; les filtres UV et agents humectant à usage cosmétique ; les colorants à usage agroalimentaire ; les molécules à usage de conservateur (e.g. parabènes dans les cosmétiques, …), etc. Ce type de pollution chimique représente la 5ème limite planétaire (sur 9) franchie selon les scientifiques du SRC (Stockholm Resilience Center, Persson et al., 20221), et est considéré comme l’un des principaux facteurs responsables du déclin de la biodiversité selon la plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES, rapport 20192). En savoir plus