Outre les illustrations et schémas de livres, revues et publicités, les musées et les institutions académiques conservent des dispositifs et des instruments historiques. Ils témoignent de l’inventivité d’une époque, du vieillissement et du remplacement de ces dispositifs et instruments sous l’effet de la disponibilité et du coût. De nouveaux matériaux, de nouveaux produits sans emploi engendrés par d’autres industries et d’autres sources d’énergie sont venus enrichir les moyens techniques de la chimie. Bien qu’ayant progressé ensemble, les avancées des techniques chimiques ont une certaine autonomie vis-à-vis de la science, les techniques ne sont pas que de la science appliquée.
Ce n’est pas Alfred Nobel qui a découvert le trinitroglycérol mais c’est lui qui a trouvé la substance, le fulminate de mercure, permettant l’explosion du nitroglycérol. Puis, il met au point l’obtention de la dynamite et dépose des brevets. Cet explosif peut avoir des utilisations positives pour l’homme mais aussi négatives. C’est pourquoi lorsqu’il rédige son testament à Paris le 27 novembre 1895, il laisse sa fortune pour créer une fondation qui gèrera le capital afin que les revenus soient distribués chaque année à titre de récompense aux personnes qui ont rendu à l’humanité de grands services dans les domaines suivants : physique, chimie, médecine ou physiologie, littérature et paix.
Source : Un chimiste peu connu : Alfred Nobel, BUP n°922 (2010), p. 351-355
Fritz Haber est un chimiste allemand qui a réalisé la synthèse de l’ammoniac à partir de ses éléments. Cette synthèse est importante pour la fabrication d’engrais et d’explosifs. Il a obtenu le prix Nobel de chimie en 1918 pour avoir mis au point ce procédé. Mais pendant la première guerre mondiale, il est à l’origine de l’utilisation de gaz toxiques comme le chlore et le Zyklon B qui sera utilisé dans les camps d’extermination lors de la seconde guerre mondiale. C’est pourquoi l’attribution du prix Nobel fit scandale.
Source : Grandeur et décadence de Fritz Haber, BUP n°874 (2005), p. 613-626
Source : Essais de fabrication du sucre de raisin sous le Premier Empire, Revue d'histoire de la pharmacie, 87e année, n° 322 (1999) p. 227-234
Ce rapport trace l’historique des connaissances sur l’amidon en 1833, de sa transformation en produits intermédiaires (ou dextrine) et sucre et des essais d’utilisation industrielle. Parallèlement les fabrications de la bière et de l’alcool de fécule faisaient l’objet de recherches dans lesquelles s’était illustré le manufacturier Dubrunfaut. Dumas décrit les expériences d’hydrolyse de l’amidon en présence d’orge germée, réalisées par Payen et Persoz, et leurs tentatives pour isoler, de l’orge germée et d’autres semences, le « principe actif » de la transformation, qu’ils nomment diastase. Devenue le nom générique des catalyseurs biochimiques, diastase est aujourd’hui remplacée par enzyme.
Source : Rapport fait à l’Académie des Sciences, par M. Dumas, sur un mémoire de MM. Payen et Persoz, sur la diastase et la dextrine, et sur les applications industrielles de ces deux substances, Bulletin de la Société d’Encouragement pour l’Industrie Nationale n° 349 (1833) p. 230-237, disponible sur le site Cnum - Conservatoire numérique des Arts et Métiers
Source : Léon Velluz (1904-1981) Recherche pharmaceutique et histoire de la chimie, L’Actualité Chimique, n° 370 (janvier 2013) p. 42-46