Outre les illustrations et schémas de livres, revues et publicités, les musées et les institutions académiques conservent des dispositifs et des instruments historiques. Ils témoignent de l’inventivité d’une époque, du vieillissement et du remplacement de ces dispositifs et instruments sous l’effet de la disponibilité et du coût. De nouveaux matériaux, de nouveaux produits sans emploi engendrés par d’autres industries et d’autres sources d’énergie sont venus enrichir les moyens techniques de la chimie. Bien qu’ayant progressé ensemble, les avancées des techniques chimiques ont une certaine autonomie vis-à-vis de la science, les techniques ne sont pas que de la science appliquée.

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Mots-clés : caramel, houille, matière colorante des vins, sucre ordinaire, dextrose, saccharose

Armand Gautier (1837-1920) présente le travail réalisé au laboratoire de chimie de Porto (Portugal) par da Cruz Magalhaès sur la matière colorante des vins blancs liquoreux portugais.

Des expériences identiques ont été réalisées avec des vins contenant des dérivés de la houille et des vins dans lesquels le chimiste a dissout du caramel obtenu avec du sucre ordinaire, les colorations obtenues sont les mêmes. Il poursuit ses expériences en utilisant d’une part un caramel obtenu à partir de dextrose et d’autre part un caramel provenant de saccharose, il constate que les couleurs ne sont pas identiques. Le dextrose est le D-glucose tandis que le saccharose correspond à une molécule de glucose et une de fructose. Il indique qu’il poursuit ses recherches car pour l’instant il y a confusion possible entre les dérivés de la houille et le caramel contenus dans les vins et qu’une expertise des vins est donc difficile.

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Auteur(s) : A.-J. da Cruz Magalhaès
Source : Recherche du caramel dans les vins. Confusion possible avec les couleurs dérivées de la houille, C. R. Acad. Sci., 123 (1896) pp. 896-897, disponible sur le site gallica.bnf.fr
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Mots-clés : charbon de bois, carbonisation, activation, adsorption, intensité d’adsorption, capacité d’adsorption

C’est la visite, en 1994, de l’usine de Parentis-en-Born dans les Landes qui est à l’origine de ce texte. Du bois de pin subit la carbonisation afin d’obtenir du charbon de bois puis on augmente la porosité de ce charbon de bois, c’est l’activation. L’adsorption est favorisée grâce à la porosité de l’adsorbant. Elle est caractérisée par l’intensité d’adsorption et par la capacité d’adsorption. La force avec laquelle un corps (adsorbat) est fixée sur l’adsorbant montre l’intensité d’adsorption tandis que la quantité maximale d’adsorbat fixable sur un adsorbant indique la capacité d’adsorption. Des exemples sont données. Des lois générales ne peuvent pas être fixées. Il existe une activation physique et une activation chimique qui sont décrites. Le charbon actif peut-être utilisé sous forme de poudre et de granulés. Les applications sont très nombreuses et dans des domaines très variés.

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Auteur(s) : Jeean-Pierre Devalance
Source : BUP n°773 (1995), p. 703-711
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Mots-clés : radioactivité naturelle, radioactivité artificielle, isotope, datation, compteur Geiger-Muller

C’est grâce à la radioactivité artificielle que la méthode de datation par le carbone 14 a été mise au point. Après la seconde guerre mondiale, à Chicago, Willard Frank Libby (1908-1980) et Ernest Anderson et Hessel de Vries (1916-1959) à Groningue réalisent des appareils de mesure très sensibles permettant de mesurer la radioactivité naturelle du carbone 14. Le principe de la méthode est exposé et les domaines d’application cités. Il existe différents procédés de mesure. Dans tous les cas, la datation demande trois étapes : le taux de radioactivité de l’appareil, celui d’un échantillon standard puis celui de l’échantillon à dater. L’article se termine par des exemples concrets dans des domaines différents. La conclusion insiste sur cette « belle application de la radioactivité ».

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Auteur(s) : J. Evin
Source : Une application originale de la radioactivité : la méthode de datation par le radiocarbone, BUP n°665 (1984), p. 1191-1200
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Mots-clés : catalyse, acide sulfurique, chambres de plomb, amidon, dextrine, Desormes, Clément

En 1806, l’obtention de l‘acide sulfurique dans les chambres de plomb est décrite par Charles-Bernard Desormes (1777-1862) et Nicolas Clément (1779-1841) et le mécanisme est expliqué. D’autres expériences sont citées comme la transformation de l’amidon en dextrine par Constantin Kirchhoff (1764-1833) en 1811. Et c’est en 1835 que Jöns Jacob Berzélius (1779-1848) va utiliser un nouveau terme pour caractériser la cause de ces réactions, le mot catalyse est née.

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Auteur(s) : Paul Delaunay
Source : Revue d'histoire de la pharmacie, 26e année, n° 104 (1938) pp. 432-433
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Mots-clés : sels de Glaser, nitrate de potassium, sulfate de potassium, Glaser, Lémery, Vallot, Van Helmont

En 1663, Christophe Glaser (1628-1678) fait paraître un traité de chimie qui aura une quarantaine d’éditions. Il indique la préparation des sels connus sous le nom de « sels de Glaser », il y a le sel prunelle (nitrate de potassium) et le sel polychreste (sulfate de potassium), il décrit les opérations avec soin et s’occupe peu de théorie, enfin il ne mentionne qu’un seul chimiste Jean-Baptiste Van Helmont (1580-1644), le découvreur de l’existence des gaz. Il distingue les principes actifs : le mercure, le soufre, le sel et les principes passifs : le flegme et la terre. Antoine Vallot (1594 ?-1671), premier médecin du roi Louis XIV, lui fait obtenir le poste de démonstrateur au Jardin du Roi (Jardin des Plantes) après le départ de Nicaise Le Febvre (1610 ?-1669). Nicolas Lémery (1645-1715) a été un de ses élèves. Il doit fuir la France, en 1672, suite à l’affaire des poisons.

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Auteur(s) : Rafaël Roldan y Guerrero
Source : Christophe Glaser et les sels de Glaser, Revue d'histoire de la pharmacie, 43e année, n° 144 (1955) pp. 16-18
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Mots-clés : feuille de coca, noix de cola, caramel, caféine

Le Coca-Cola est dû à un pharmacien d’Atlanta (Etats-Unis) John Pemberton (1831-1888) qui prépare cette boisson pour la première fois en 1886. Sans succès, il revend la formule en 1888 à Asa Gribbs Candler (1851-1929). Ce dernier ajoute du caramel et choisit une nouvelle bouteille qui est celle encore utilisée de nos jours. Le secret de la fabrication est bien gardé et pour l’instant les chimistes qui ont analysé le Coca-Cola n’ont pas réussi à déterminer la composition exacte de cette boisson.

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Source : Le pharmacien Pemberton et le Coca-Cola, Revue d'histoire de la pharmacie, 67e année, n° 241 (1979) pp. 110-111
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Mots-clés : cacao, Nicolas Lemery, traités de pharmacie, matière médicale, Codex, pharmacopées

Venu d’Espagne et d’Italie au début du XVIIe siècle le chocolat est aussitôt doté de propriétés pharmacologiques fastes et néfastes. Les auteurs suivent l’indication qui en est faite dans les principaux ouvrages français de pharmacie et de médecine jusqu’au XIXe siècle : histoire, fabrication, effets, notamment dans le Traité universel des drogues simples de Nicolas Lemery, le Traité de pharmacie d’Henry et Guibourt, divers formulaires, dictionnaires et Codex.

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Auteur(s) : Pierre Labrude et Stéphanie Paternotte
Source : Le chocolat dans quelques ouvrages français de pharmacie et de médecine des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. Ses effets fastes et néfastes avérés ou supposés, Revue d'histoire de la pharmacie, 91e année, n° 338 (2003) pp. 197-210
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Mots-clés : Henri Moissan (1852-1907), bore, réducteur, four électrique Moissan, hautes températures, prix Nobel

Les publications d’Henri Moissan au sujet du bore s’étendent sur la décennie 1891-1900. La pureté du bore obtenu grâce au four Moissan, passée de 72 à 95 %, ont permis l’étude et l’usage de ce réducteur puissant de dureté exceptionnelle. Ces travaux ouvraient le champ d’une chimie des hautes températures.

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Auteur(s) : Josette Fournier
Source : L’Actualité chimique n°301-302 (octobre-novembre 2006) pp. 16-18
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Mots-clés : procédé Leblanc, acide muriatique (chlorhydrique), sel marin (chlorure de sodium), huile de vitriol (acide sulfurique), soude artificielle ou factice (carbonate de sodium), muriate de chaux (chlorure de calcium), gravité (densité), pollution industrielle, arts chimiques (industries chimiques), soude Leblanc

Pierre Pelletan (1782-1845) est chimiste-manufacturier à Rouen à l’époque où il propose son Mémoire à l’Institut. Il souligne la difficulté d’adapter une expérience de laboratoire à la fabrication à grande échelle.

Dans le procédé Leblanc, le chlorure de sodium est traité par l’acide sulfurique pour obtenir le sulfate de sodium (au dessus de 100 °C), avec libération de chlorure d’hydrogène dans l’atmosphère. Le sulfate est ensuite calciné avec du charbon de bois (source de carbone qui transforme le sulfate en sulfure avec libération de monoxyde de carbone) et de la craie (carbonate de calcium qui transforme le sulfure de sodium en carbonate de sodium). Le carbonate de sodium, soluble dans l’eau, est séparé du sulfure de calcium moins soluble  par lessivage du résidu solide.

Pelletan propose un moyen et un dispositif dimensionné pour retenir les vapeurs acides (HCl), plus lourdes que l’air, aux propriétés herbicides et corrosives, dont les dégâts provoquent déjà des décisions administratives d’éloignement des fabriques à distance de toute culture et de toute habitation dans plusieurs départements. Le décret sur les « établissements classés » sera promulgué le 15 octobre 1810.

Dans le procédé proposé, le courant de chlorure d’hydrogène est aspiré par une cheminée à travers un canal garni de calcaire avec lequel il donne, par une réaction totale, du chlorure de calcium, lequel, « avide d’eau », piège en outre la vapeur d’eau engendrée par cette réaction en évitant la formation d’un brouillard incommode.

Ressource proposée par JF *

Auteur(s) : M. Pelletan fils
Source : Essai Sur les moyens de retenir l’Acide muriatique qui se dégage pendant la décomposition en grand du sel marin par l’acide sulfurique, Annales de chimie, 15 (1810) pp. 176-193 et planche, disponible sur le site gallica.bnf.fr
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Mots-clés : acétylène, carbure de calcium, acide carbonique, eau, oxyde de carbone, hydrogène, carbone, combustion, inflammabilité, chalumeau

Les produits des réactions de combustion de l’acétylène (éthyne) avec l’air dépendent de la quantité d’acétylène utilisée. Les limites d’inflammabilité, la vitesse de propagation de la flamme ainsi que la température d’inflammabilité et celle de combustion sont étudiées. L’utilisation de l’acétylène dans le chalumeau et dans les brûleurs à air pour l’analyse spectrale est soulignée.

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Auteur(s) : Henry Le Chatelier
Source : Sur la combustion de l’acétylène, C. R. Acad. Sci., 121 (1895) pp. 1144-1147, disponible sur le site gallica.bnf.fr
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