Outre les illustrations et schémas de livres, revues et publicités, les musées et les institutions académiques conservent des dispositifs et des instruments historiques. Ils témoignent de l’inventivité d’une époque, du vieillissement et du remplacement de ces dispositifs et instruments sous l’effet de la disponibilité et du coût. De nouveaux matériaux, de nouveaux produits sans emploi engendrés par d’autres industries et d’autres sources d’énergie sont venus enrichir les moyens techniques de la chimie. Bien qu’ayant progressé ensemble, les avancées des techniques chimiques ont une certaine autonomie vis-à-vis de la science, les techniques ne sont pas que de la science appliquée.
Cette étude présente le laboratoire et les appareils utilisés pour les différentes manipulations effectuées par voie sèche et par voie humide, ainsi que les fournisseurs de matériel et de produits chimiques.
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Source : Revue d’histoire de la pharmacie, 90e année, n° 333 (2002) pp. 7-30
Ernest Solvay (1838-1922) dépose un premier brevet sur la fabrication du carbonate de sodium (soude) en 1861. Ce procédé mis au point en Belgique va se développer dans les pays industrialisés et Solvay s’enrichit. Il fonde de nombreux instituts comme l’institut international de chimie. Il fréquente les chimistes belges de son époque, emploie certains dans ses entreprises et participe aux réunions des sociétés savantes. En 1903, il est à Berlin et intervient lors du 5e congrès international de chimie appiquée. En 1911, l’association internationale des sociétés chimiques est fondée à Paris et en 1913, c’est à Bruxelles que les délégués se retrouvent afin de célébrer le 50e anniversaire de la Société Solvay et cie. L’association est refondée sous le nom d’union internationale de chimie pure et appliquée (IUPAC) en 1919. En avril 1922, se tient, à Bruxelles, le premier conseil de chimie Solvay. Ces conseils continuent d’avoir lieu depuis cette date sauf de 1937 à 1947 même si Ernest Solvay décède en mai 1922 juste après le premier conseil.
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Source : Ernest Solvay, les Sociétés chimiques et les chimistes de Belgique à son époque (1863-1922), Chimie nouvelle n°115 (avril 2014) pp. 21-28
Ferdinand Gros présente les rendements obtenus dans l’industrie des oxydes d’azote et de l’acide nitrique, en particulier en 1920, ceux-ci sont alors très faibles. Afin d’améliorer ces rendements des essais sont entrepris en laboratoire, desquels il résulte qu’il faut utiliser un mélange de gaz sec avec une teneur en oxygène élevée. L’auteur décrit des essais effectués dans un four de puissance 200 à 300 kilowatts, le rendement est de 50 % plus élevé. Une autre amélioration est apportée dans la récupération des vapeurs nitreuses, elle permet de transformer directement le peroxyde d’azote en acide nitrique. Ces perfectionnements vont entraîner la construction d’usines plus petites et moins hautes avec des fours de même puissance.
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Source : Perfectionnements apportés à la production industrielle des oxydes d’azote dans les fours à arcs, C.R. Acad. Sci., 170 (1920), pp. 811-813, disponible sur le site gallica.bnf.fr
Alfred Lacroix (1863-1948) crée le mot de ktypéite en 1898 car les études qu’il a entreprises sur des minéraux provenant des sources thermales de Carlsbad en Bohême et Ammam-Meskoutine en Algérie dans le Constantinois ne possèdent pas les mêmes propriétés optiques que la calcite et que l’aragonite. Ce minéral se présente sous forme de pisolite, structure formée d’écailles concentriques. Les chocs ne modifient pas sa structure. Par contre, la chaleur entraine la détonation des pisolites et le récipient qui les contient peut être brisé. Le nom donné à ce minéral rappelle cette propriété.
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Source : Sur la ktypéite, nouvelle forme de carbonate de calcium, différente de la calcite et de l’aragonite, C.R. Acad. Sci., 126 (1898) pp. 602-605, disponible sur le site gallica.bnf.fr
L’acide hyaluronique est découvert, dans le département d’ophtalmologie de l’Université Columbia à New-York, en 1934, par Karl Meyer (1899-1990) et John Palmer dans l’humeur vitrée de bœuf. On le trouve aussi dans les liquides synoviaux, la peau et le cordon ombilical, par contre, il n’est pas présent dans le sang. C’est un acide mucopolysaccharidique qui réagit avec l’eau pour donner une gelée. Sa teneur dans l’œil dépend de l’espèce considérée. Une enzyme, l’hyaluronidase, permet de le dépolymériser.
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Source : Les facteurs de diffusion, l’acide hyaluronique, Rev. Scient., 85e année fascicule 16 (1947) p. 1007-1016, disponible sur le site gallica.bnf.fr
L’étude des systèmes archéologiques (objets, constructions) à base de fer conduit à comprendre leur altération ou dégradation sous l’effet de la corrosion. Les techniques de fabrication du fer au temps des cathédrales permettent de comprendre pourquoi et comment ces éléments ont subi l’assaut du temps. Ces investigations, largement illustrées, relient les techniques d'étude de la corrosion (sciences chimiques) et l'histoire des techniques de fabrication d’objets en fer (histoire des sciences).
Le document comporte des interviews de chercheurs et ingénieurs dans ce domaine. En fin d'article, une expérience facile illustre le comportement d'un objet en fer selon le milieu ambiant.
Une version PDF et une version multimédia interactive pour tablette ou ordinateur (e-book et application) sont disponibles.
Objectif : Comprendre la fabrication et la dégradation au cours des temps des objets et matériaux archéologiques.
Octave Boudouard (1872-1923) poursuit les travaux commencés avec Paul Schützenberger (1829-1897) sur le cérium. Il décrit les nombreuses manipulations effectuées afin de déterminer la masse molaire atomique du cérium. Il utilise l’acétate de cérium (éthanoate de cérium) et le sulfate de cérium (III). Les résultats obtenus sont situés dans une fourchette allant de 135,1 à 139,9 g. De nos jours, la masse molaire atomique est de 140,1g.
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Source : Sur le cérium, C. R. Acad. Sci., 125 (1897) pp. 772-774, disponible sur le site gallica.bnf.fr
C’est Henri Moissan (1852-1907) qui présente le travail de Georges Charpy (1865-1945). Ce dernier a réalisé de très nombreuses expériences sur les alliages de cuivre et de zinc. Il a modifié la composition de l’alliage et, pour une même composition, ce sont les traitements thermiques qui ont été différents. Puis il a mesuré l’allongement ainsi que la résistance à la rupture par traction.
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Source : Sur les propriétés mécaniques des alliages de cuivre et de zinc, C. R. Acad. Sci., 121 (1895) pp. 494-496, disponible sur le site gallica.bnf.fr
R. Moog reprend la méthode de Jean-Jacques Schloesing (1824-1919) pour doser l’ammoniac en la modifiant car le dégagement d’ammoniac est très lent et il faut trois jours pour obtenir un résultat complet. Il opère dans le vide et obtient un résultat pour le dosage de l’ammoniac en douze heures. Il décrit l’expérience réalisée ainsi que les précautions opératoires à prendre. Enfin, il donne les résultats obtenus et conclut en validant ses hypothèses.
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Source : Le dosage de l’ammoniac par la méthode de Schloesing, C. R. Soc. Biologie et de ses filiales, A74, vol.86, T1(1922) pp. 709-711, disponible sur le site gallica.bnf.fr
Jean-Baptiste Firmin Dehaussy de Robécourt (1784-1863) décrit les caractères du gaz ammoniac puis les effets sur les êtres vivants. Les différentes manifestations de ce gaz sont indiquées et il est précisé qu’il peut tuer s’il est respiré trop longtemps. Par contre, il sert d’antidote dans le cas d’empoisonnement par l’acide cyanhydrique. L’acide acétique (acide éthanoïque) et le chlore peuvent être utilisés comme antidote du gaz ammoniac mais il est préférable de prendre de l’acide acétique sous la forme de vinaigre par exemple.
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Source : Empoisonnement par les gaz, Médecine légale théorique et pratique, Paris, Baillière (1852) pp.63-64, disponible sur le site gallica.bnf.fr