Pour oser se faire chimiste, à une époque où on ignorait certaines propriétés explosives ou toxiques des matières manipulées, il fallait avoir le goût du risque, voire se montrer téméraire, intellectuellement et physiquement audacieux. Les risques ont été pour la plupart maîtrisés, l’audace demeure.Autour de chaque savant chimiste, il s’est constitué souvent une légende qui contient des faits exacts noyés parfois dans un amas de fausses anecdotes. L’histoire nous montre qu’ils étaient des hommes de chair qui pensaient et raisonnaient comme nous. Beaucoup ont été des humanistes qui ont inspiré la littérature, qui prenaient le temps de contempler des œuvres d’art et d’aimer la musique, des chimistes passionnés par leur travail de chimistes.À cet égard rien n’est précieux comme les correspondances qu’ils échangeaient et que nous tâcherons autant que possible de rendre accessibles. Certains se sont affrontés comme nos gloires sportives sur des questions de priorité et de notoriété, voire de propriété nationale. Ces épisodes méritent d’être médités.
Extraite d’une Vie de Lavoisier plus complète publiée par l’auteur (Plon, 1966), cette chronique, illustrée de deux photographies de ses instruments de laboratoire et d’une maquette de sculpture de Lavoisier par Zadkine, retrace l’itinéraire familial, éducatif, professionnel et scientifique de Lavoisier. L’auteur dépeint avec talent les qualités de rigueur et de clarté du savant guillotiné en 1794.
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Source : Lavoisier (1743-1794), L’Actualité chimique n°5 (octobre 1973) pp. 65-68
Velluz est l’auteur d’un ouvrage sur Joseph Priestley qui était pasteur presbytérien en Angleterre. Il en a extrait l’article documenté ci-dessus. Parrainé par Franklin, Priestley fut élu à la Royal Society de Londres en 1765. Comme plusieurs des chimistes anglais, il fait des recherches sur les gaz et découvre l’oxygène en même temps que Lavoisier sans adopter l’interprétation théorique nouvelle du chimiste français. Séduit par les idées de la Révolution française il est fait citoyen français par l’Assemblée législative de Paris en 1792, ses compatriotes qui apprécient moins ses prises de position brûlent sa demeure au cours d’une émeute. Il doit s’exiler aux États-Unis, il isole le monoxyde de carbone en 1798 et meurt d’une intoxication en 1804.
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Source : Priestley (1733-1804), L’Actualité chimique n°6 (novembre 1973) pp. 39-42
On a retenu de Friedel, chimiste alsacien, la réaction de substitution aromatique qui associe son nom à celui de Crafts. Ce bref article souligne la contribution de Friedel à l’établissement durable de la Société chimique de Paris et à la naissance de de l’École de chimie de Paris. Avec les chercheurs du laboratoire de Wurtz, il a participé à la création de l’Association française pour l’avancement des sciences (AFAS). Dreyfusard convaincu il fut aussi l’un des fondateurs de la Ligue des droits de l’homme.
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Source : Friedel (1832-1899), L’Actualité chimique n°25 (octobre 1975) pp. 41-42
S’appuyant sur la notice biographique malveillante de Berthelot à l’Académie des sciences en 1902, l’auteur décrit le parcours de Chevreul. La longévité exceptionnelle de ce savant a fait de lui un témoin et un acteur privilégié de l’évolution de la chimie du XIXe siècle, depuis l’extraction de colorants naturels sous le premier Empire au Muséum d’histoire naturelle jusqu’à l’aventure de la photographie. On a retenu de lui la définition de l’espèce chimique, l’identification des corps gras d’origine animale et l’interprétation correcte de la saponification avant que, directeur des teintures à la manufacture des Gobelins, il formule la loi du contraste simultané des couleurs qui inspire encore les peintres. Chevreul fut aussi un historien sagace de la chimie.
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Source : Chevreul (1786-1889), L’Actualité chimique n°9 (février 1974) pp. 34-36
Dans cette conférence prononcée pour la commémoration du centenaire de la théorie du carbone asymétrique, Velluz trace l’itinéraire d’Achille Le Bel. Ce chimiste industriel alsacien, polytechnicien, élève d’Adolphe Wurtz, intéressé par la préhistoire autant que par la chimie, a présidé la Société chimique de France en 1892. Il a laissé à cette société savante l’immeuble qu’elle occupe à Paris.
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Source : Réflexions sur la vie et l’œuvre d’Achille Le Bel (1847-1930), L’Actualité chimique n°17 (décembre 1974) pp. 39-41
Dans une langue vivante l’auteur agrémente ces biographies de nombreux détails sur le parcours de Gerhardt et Laurent. Ces savants qui se sont affrontés aux chimistes institutionnels de leur temps sont justement considérés comme les fondateurs de la chimie organique fonctionnelle.
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Source : Gerhardt (1816-1856), Auguste Laurent (1807-1853), L’Actualité chimique n°16 (novembre1973) pp. 27-30
L’auteur de la chronique du Journal annonce le décès de Joseph Pelletier avec le discours affectueux prononcé par J.-B. Dumas à ses obsèques. Le style de Dumas et le genre d’un tel discours sont évidemment le reflet d’une époque. Dumas recense les œuvres de Pelletier, découvreur avec Joseph-Bienaimé Caventou (1795-1877), de plusieurs alcaloïdes mais dépeint aussi un savant généreux apprécié pour ses qualités humaines.
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Source : Mort de Joseph Pelletier, Journal de pharmacie et de chimie, nouvelle série, T2 (1842) pp. 164-167
Ancien élève de l’École Centrale des arts et manufactures, Paul-Gabriel Hautefeuille (1836-1902) entreprend des études de médecine, puis Jean-Baptiste Dumas (1800-1884) le présente à Henri Sainte-Claire Deville (1818-1881) et il entre au laboratoire de l’École normale. En 1868, il devient sous-directeur de l’École des Hautes Études qui vient d’être créée. Il enseigne la minéralogie à l’École normale et à la Sorbonne. Il a réalisé de nombreuses synthèses minéralogiques en utilisant des agents minéralisateurs (catalyseurs) pour reproduire des minéraux naturels, il a aussi insisté sur l’influence de la température. Son second domaine de recherche a été la chimie minérale.
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Source : Paul-Gabriel Hautefeuille (1836-1902), C. R. Acad. Sci. Paris, t.60 (1931) pp. LXI-LXVIII
Après des études de médecine, Jean-Servais Stas (1813-1891) vient à Paris au laboratoire de Jean-Baptiste Dumas (1800-1884) et consacre tout son temps à la chimie. Il revient à Bruxelles comme Commissaire aux Monnaies puis il occupe le poste de professeur à l’École militaire. Dès 1872, il représente la Belgique à la Commission internationale du mètre et effectue de nombreuses expériences sur les alliages de platine et d’iridium.
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Source : Jean-Servais Stas, La science illustrée, Paris, t. 9 (1892) pp.240
Robert Bunsen (1811-1899) a été professeur dès 1833. Il a occupé différents postes et en 1852, il était à Heidelberg (Bade Wurtemberg). C’est là qu’avec Gustav Kirchhoff (1824-1887), il met au point une nouvelle méthode d’analyse la spectroscopie. Il a aussi réalisé de nombreux travaux portant sur les applications de l’électricité à la chimie. Il invente une pile qui porte son nom, il utilise l’électrolyse pour préparer les métaux alcalins et alcalino-terreux. En 1853, il devient correspondant de l’Académie des sciences et en 1882 membre associé.
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Source : Nécrologie : Robert G. Bunsen, La Nature, 27e année, 2e semestre, (1899) p. 206, disponible sur le site Cnum - Conservatoire numérique des Arts et Métiers