Pour oser se faire chimiste, à une époque où on ignorait certaines propriétés explosives ou toxiques des matières manipulées, il fallait avoir le goût du risque, voire se montrer téméraire, intellectuellement et physiquement audacieux. Les risques ont été pour la plupart maîtrisés, l’audace demeure.Autour de chaque savant chimiste, il s’est constitué souvent une légende qui contient des faits exacts noyés parfois dans un amas de fausses anecdotes. L’histoire nous montre qu’ils étaient des hommes de chair qui pensaient et raisonnaient comme nous. Beaucoup ont été des humanistes qui ont inspiré la littérature, qui prenaient le temps de contempler des œuvres d’art et d’aimer la musique, des chimistes passionnés par leur travail de chimistes.À cet égard rien n’est précieux comme les correspondances qu’ils échangeaient et que nous tâcherons autant que possible de rendre accessibles. Certains se sont affrontés comme nos gloires sportives sur des questions de priorité et de notoriété, voire de propriété nationale. Ces épisodes méritent d’être médités.
Henri Bouley (1814-1885) commence par donner les qualités humaines que possédait Henri Sainte-Claire Deville (1818-1881). Puis il présente les travaux effectués en chimie minérale par Henri Sainte-Claire Deville comme l’obtention de l’acide nitrique anhydre, la fabrication industrielle de l’aluminium, la métallurgie du platine. Il souligne l’importance de son travail sur les phénomènes de dissociation.
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Source : Henri Sainte-Claire Deville, Le Génie civil : revue générale des industries françaises et étrangères, t.1, n°18 (1881) p. 446
Henri Debray (1827-1888) trace le portrait de son maître et ami Henri Sainte-Claire Deville (1818-1881). Celui-ci a été nommé professeur de chimie et doyen de la faculté des sciences de Besançon. La ville lui demande une analyse des eaux du Doubs. En 1851, il revient comme maitre de conférences à l’École normale supérieure à paris, c’est là qu’il découvre l’aluminium et qu’il va mettre au point sa fabrication industrielle. Puis il travaille sur la métallurgie du platine et des métaux qui l’accompagnent avec Henri Debray (1827-1888). Ce travail a servi à la réalisation du prototype du mètre et du kilogramme en platine iridié. Avec un autre de ses élèves Louis Troost (1825-1911), il détermine les densités de vapeurs à haute température. Sa plus belle découverte est la théorie de la dissociation.
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Source : L’œuvre d’Henri Sainte-Claire Deville, La revue scientifique de France et de l’étranger, sér.3, 2e année, t.3, n°1 (1882) p 1-8
Jean-Baptiste Dumas (1800-1884) retrace la vie et l’œuvre de deux frères qui se sont illustrés l’un en géologie, c’est Charles Sainte-Claire Deville (1814-1876), l’autre en chimie, c’est Henri Sainte-Claire Deville (1818-1881). Ils sont nés tous les deux dans une île des Antilles puis sont venus à Paris. Ils ont tous deux été membres de l’Académie des sciences dans la même section, celle de minéralogie et de géologie. Jean-Baptiste Dumas commence par Charles Sainte-Claire Deville, il décrit les nombreux voyages effectués, les régions étudiées. Il développe plus la carrière d’Henri Sainte-Claire Deville qui a été un de ses élèves et qu’il a toujours soutenu. Les premiers travaux d’Henri Sainte-Claire Deville portent sur les résines et les essences. Puis la ville de Besançon lui demande d’analyser les eaux du Doubs. Il est nommé à l’École normale supérieure où il doit constituer un laboratoire. Il met au point la fabrication industrielle de l’aluminium. Un autre travail qu’il a réalisé avec Henri Debray (1827-1888) porte sur la métallurgie du platine et des métaux qui l’accompagnent, ce travail a servi à la réalisation du prototype du mètre et du kilogramme en platine iridié. Ses recherches théoriques traitent des phénomènes de dissociation.
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Source : Charles et Henri Sainte-Claire Deville, La revue scientifique, série 3, 4e année, t. 7, n°19 (1884) pp. 577-586
Alfred Ditte (1843-1908) retrace la vie d’Henri Sainte-Claire Deville (1818-1881) qui fut son maître et dont il fut un collaborateur. Il rappelle les premières recherches sur les eaux du Doubs puis la découverte de l’aluminium en 1854 ainsi que son application industrielle. Un autre travail qu’il a réalisé avec Henri Debray (1827-1888) porte sur la métallurgie du platine et des métaux qui l’accompagnent, ce travail a servi à la réalisation du prototype du mètre et du kilogramme en platine iridié. Au niveau théorique, Henri Sainte-Claire Deville rejette l’atomisme et privilégie l’expérience. Alfred Ditte souligne les recherches faites par Henri Sainte-Claire Deville sur les phénomènes de dissociation.
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Source : Henri Sainte-Claire Deville, La revue scientifique, t.4, n°22 (1895) pp. 673-680
Eugène Varenne précise l’importance du travail de thèse de Charles Adolphe Wurtz (1817-1884) qui l’a conduit aux alcaloïdes. Puis il évoque son dernier travail sur l’aldol. Mais son titre de gloire, c’est d’avoir soutenu puis introduit la théorie atomique dans l’enseignement universitaire. Il poursuit en donnant les titres des ouvrages écrits par Charles Adolphe Wurtz. Enfin, il rappelle que Charles Adolphe Wurtz était membre des Académies de médecine et des sciences. En tant qu’élève de Charles Adolphe Wurtz, il souligne ses qualités humaines et son intérêt pour les jeunes chimistes.
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Source : Nécrologie : Adolphe Wurtz, Le Génie civil : revue générale des industries françaises et étrangères, n°4, t.5 (1884) pp. 60-61
C’est Jöns Jacob Berzelius (1779-1848) qui, en 1832, utilise pour la première fois le terme de polymère. Il faut attendre 1926 et Hermann Staudinger (1881-1965) pour définir la chimie macromoléculaire. Michel Barquins donne ensuite des exemples de polymères naturels d’origine minérale, végétale ou animale. Certains de ces produits sont utilisés depuis l’Antiquité et dans diverses régions. Puis, il décrit les progrès faits à partir du XIXe siècle, période au cours de laquelle les chimistes essaient de reproduire des produits naturels, ils fabriquent des polymères artificiels. Avec le développement de l’industrie, la demande augmente. Les chimistes inventent de nouveaux matériaux, les polymères synthétiques. La suite de l’article traite des propriétés des polymères et de leurs utilisations.
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Source : Les polymères : des matériaux nouveaux ou du nouveau dans les matériaux ?, BUP n°743 (1992), p. 509-513
Les Olmèques (3000 av. J-C), au Mexique, connaissaient le caoutchouc, ils utilisaient le latex produit par l’hévéa. L’auteur détaille l’histoire des conquistadors et du latex. C’est en 1737 que Charles Marie de la Condamine (1701-1774) redécouvre cette matière lors d’une mission, en Amérique du sud, elle lui sert entre autre à imperméabiliser. L’Europe commence à s’intéresser au caoutchouc. En 1826, Michael Faraday (1791-1867) propose une formule pour le caoutchouc, l’analyse en 1879 de Gustave Bouchardat (1842-1918) conduit à l’isoprène. Le latex coagule spontanément à l’air et se durcit. C’est Charles Goodyear (1800-1860), aux États-Unis, en 1840 qui découvre le mécanisme de la vulcanisation par hasard et qui résout ainsi le problème posé par le latex. John Boyd Dunlop (1840-1921) invente le pneumatique en 1888. André Michelin (1853-1931) et Édouard Michelin (1859-1940) déposent des brevets pour des pneumatiques démontables pour bicyclette en 1891. Ils appliquent cette technique aux voitures qu’ils équipent de pneumatiques démontables.
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Source : Le caoutchouc : une très longue histoire avant de chausser nos automobiles dès la fin du XIXe siècle, BUP n°863 (2004), p. 489-518
Photinos Panas (1832-1903) rappelle que Robert Bunsen (1811-1899) était membre associé de l’Académie de médecine depuis 1867, qu’il a eu une longue carrière comme savant et comme professeur en physique et en chimie. Après avoir occupé différents postes, il arrive dès 1852 à Heidelberg (Bade Wurtemberg). Ses recherches portent sur l’arsenic puis, avec Gustav Kirchhoff (1824-1887) sur la spectroscopie ce qui leur a permis d’identifier deux nouveaux corps le césium et le rubidium.
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Source : Décès de MM. Bunsen et Mauricet, Bulletin de l’Académie de médecine, Paris, sér. 3, t. 42 (1899) p. 226
Robert Wilhelm Bunsen (1811-1899) est né à Göttingen (Basse Saxe). Il a entrepris des études dans cette ville puis est allé à Paris, Berlin et Vienne. Il est nommé en 1856 professeur de chimie à Kassel (Hesse), il ira ensuite à Marbourg (Hesse), Breslau (Silésie) et à Heidelberg (Bade Wurtemberg). Il est principalement connu pour ses travaux en analyse spectrale réalisés avec Gustav Kirchhoff (1824-1887) ainsi que pour le brûleur à gaz qui est nommé bec Bunsen.
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Jean-Marie Michel retrace les découvertes successives ainsi que les applications industrielles qui ont conduit des polymères naturels aux polymères de synthèse. Il insiste sur le fait que le travail était empirique au XIXe siècle ainsi qu’au début du XXe et que c’est un chimiste allemand Hermann Staudinger (1881-1965) qui a été le premier théoricien de cette chimie macromoléculaire. Au XIXe siècle, Henri Braconnot (1780-1855) met au point la nitrocellulose à Nancy, c’est le premier polymère artificiel puis John Wesley Hyatt (1837-1920) le celluloïd auxÉtats-Unis. Ces produits se présentent sous forme de fils, de pellicules photographiques, de vernis… Au début du XXe siècle, ce sont le formol et le phénol qui sont utilisés pour obtenir des produits thermodurcissables. Après la première guerre mondiale, l’Allemagne puis les États-Unis développent la production de polymères synthétiques, la France prend du retard. Après la seconde guerre mondiale, on assiste à des regroupements d’entreprises et à des spécialisations.
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Source : Histoire industrielle des polymères, BUP n°888 (2006), p. 1445-1462