Beautiful scene of bike on sunset
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Un maillot jaune électrique ou chimique ?

Le gagnant du tour de France 2015 Christopher Froome est un super champion, mais une polémique a démarré après son exploit à La Pierre-Saint-Martin dans les Pyrénées. Sa vitesse de pédalage en pleine montée a étonné tous
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Le gagnant du tour de France 2015 Christopher Froome est un super champion, mais une polémique a démarré après son exploit à La Pierre-Saint-Martin dans les Pyrénées. Sa vitesse de pédalage en pleine montée a étonné tous les spécialistes. La rumeur a alors alimenté le soupçon de « dopage mécanique » qui évoque la possibilité d’un moteur électrique dissimulé dans son vélo.

Ce n’est pas totalement fantaisiste, car si le vélo électrique normal remporte un franc succès depuis deux ans, Il existe aussi des fabricants spécialisés dans le vélo de course électrique. Sur un matériel déjà fort sophistiqué hyper-léger en composites carbone (1), la tige de selle renforcée par le kevlar contient un mini-moteur électrique équipé d’une électronique de commande (2) et d’aimants puissants à base de terres rares (3), il est muni d’un engrenage qui agit directement sur le pédalier. Pour l’alimentation une batterie lithium–ion (4) dans le tube ou dans un « faux » bidon peut délivrer 300 à 400 W durant 60 à 70 minutes grâce à un interrupteur sans fil disposé sur le guidon. Tout cela reste très discret à tel point que l’UCI (Union Cycliste Internationale) s’en est inquiétée en ajoutant un nouveau point de règlement interdisant tout système de ce type et en recommandant des contrôles aléatoires des machines avant toute course importante. Le « dopage électrique » va-t-il remplacer le « dopage chimique », devant les nombreuses interdictions des molécules dopantes (5) et les progrès de la chimie analytique (6) ?

Il est vrai que ces grands champions se soumettent à un entrainement intensif qui leur permet de repousser les limites des performances (7) mais des régimes originaux et de nouvelles drogues restent tentants. On ne peut ainsi que constater depuis deux ans la maigreur des « géants de la route ». Après les tennismen « sans gluten », l’acadésine sous le nom d’ALCAR et le GW1516 mis au point contre le diabète agissent sur le récepteur qui active la peroxisone qui permet aux muscles de brûler les graisses plutôt que les glycogènes et les sucres (8). Avec les stabilisateurs des récepteurs de calcium voilà une nouvelle palette de molécules difficiles à distinguer de leurs analogues naturels. Loin de la mécanique et des drogues seul l’entrainement physique permet de sécréter la dopamine et la sérotonine (8) qui donnent une sensation de bien-être physique et mental (9) aux sportifs et aux pratiquants.

Jean-Claude Bernier
août 2015

Quelques ressources pour en savoir plus :

1) Les matériaux composites dans le sport
2) La chimie au cœur des (nano)transistors
3) Terres rares… vous avez dit rares ?
4) La chimie dans les batteries
5) Le dopage
6) La traque aux molécules dopantes
7) Optimisation des performances, complexité des systèmes et confrontation aux limites
8) La fabrique des champions
9) Effet de l’exercice physique et de l’entraînement sur la neurochimie cérébrale : effets sur la   performance et la santé mentale

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Canicule et chimie

Environ tous les 12/13 ans des périodes de températures extrêmes diurnes et nocturnes marquent l’été en France. Ces périodes subies presque naturellement dans l’après-guerre (1947) par une population majoritairement
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Environ tous les 12/13 ans des périodes de températures extrêmes diurnes et nocturnes marquent l’été en France. Ces périodes subies presque naturellement dans l’après-guerre (1947) par une population majoritairement rurale, font l’objet au 21e siècle (2003-2015) de propos et salive médiatiques avec une population urbaine qui prédomine.

La chimie peut–elle combattre la canicule ou au moins atténuer ses conséquences ? Il faut tout d’abord dire que c’est dans ses installations que l’industrie chimique renforce sa vigilance pour la sécurité (1) (2). Si on suit l’opinion selon laquelle ces périodes devraient se multiplier avec le réchauffement climatique (3) et l’augmentation de la concentration atmosphérique du CO2 (4), on se rappellera que l’industrie chimique a réduit ses émissions de près de 50% en 25 ans. Le problème, notamment parisien, est le différentiel de température au cœur de la grande ville qui peut atteindre +2°C à +5°C comparé à la banlieue périphérique. Il s’agit donc d’imaginer pour les aménageurs une ville intelligente où la chimie a son rôle (5).

À ce facteur thermique s’ajoute la pollution urbaine (6) due notamment à la circulation automobile (7). Pour le particulier, lutter contre l’hyperthermie, c’est bien sûr grâce à l’eau (8), mais c’est aussi grâce à une habitation bien isolée de la chaleur (9) et des vêtements adaptés dérivés du sport (10) laissant passer l’air et évacuer la sueur. Heureusement l’homme et en général le vivant ont des facultés d’adaptation remarquables (11). Des revêtements réfléchissants des immeubles en ville (12), la végétalisation, les transports propres, voilà comment la chimie peut aider à l’émergence des « smart villes » à défaut de « transporter les villes à la campagne ».

Jean-Claude Bernier
juillet 2015

Quelques ressources pour en savoir plus :

1) Des produits aux installations : apport des sciences chimiques pour renforcer la sécurité
2) Responsable/Ingénieur Hygiène Sécurité Environnement (fiche métier)
3) Est–il encore temps ? oui pour les chimistes
4) Le dioxyde de carbone : enjeux énergétiques et industriels
5) Qu’attend l’architecte, l’urbaniste et l’artiste de la chimie ?
6) La chimie atmosphérique : contextes récents, développements et applications
7) Un exemple de matériau spécifique : pots catalytiques et dépollution automobile
8) L’eau : ses propriétés, ses ressources, sa purification
9) La chimie au service de l'efficacité énergétique : comment concevoir un habitat performant ?
10) Des textiles pour sportifs. Apports de la chimie pour améliorer confort et performances
11) Chimie et santé : risque et bienfaits
12) Couleur et habitat vert

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Colloque Chimie et changement climatique - 18 novembre 2015

Le cycle des Colloques "Chimie &..." s'enrichit d'un nouvel opus : "Chimie & changement climatique", le mercredi 18 novembre 2015 à la Maison de la Chimie, Paris. La France va accueillir en décembre prochain la 21ème
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Le cycle des Colloques "Chimie &..." s'enrichit d'un nouvel opus : "Chimie & changement climatique", le mercredi 18 novembre 2015 à la Maison de la Chimie, Paris.

La France va accueillir en décembre prochain la 21ème Conférence Internationale des Parties (COP-21) à la Convention-cadre des Nations Unies sur les enjeux des changements climatiques. L'objectif est "d'aboutir à un accord universel permettant de lutter efficacement contre le dérèglement climatique et d'accélérer la transition vers des sociétés sobres en carbone". L'enjeu est d'agir de manière concertée à l'échelle mondiale pour réduire les risques d'exposition aux dommages résultant de changements climatiques. Un changement climatique, quelle qu'en soit l'origine, est une question qui concerne l'ensemble des habitants de notre planète et nécessite une vision à long terme. Chacun doit apporter sa pierre à l'édifice.

L'objectif du colloque transdisciplinaire organisé dans ce contexte par la Fondation de la Maison de la Chimie dans la série "Chimie et..." est de débattre avec notamment des spécialistes du climat, des océans et de l'atmosphère de ce qui est et pourrait être l'apport des chimistes, qu'ils soient chercheurs ou responsables industriels, dans la compréhension des facteurs du changement climatique et dans la recherche de solutions.

Le colloque est ouvert à un large public. Le niveau des présentations se veut accessible à tous les participants, et notamment aux lycéens, étudiants et à leurs enseignants, pour permettre les échanges aussi vivants que souhaitable.

Les inscriptions sont ouvertes dès à présent.

En savoir plus

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Jane gagne la tablette numérique

Elle a gagné. Jane, du Collège Jean Zay de Morsang sur Orge a gagné la tablette du quiz Village organisé en partenariat avec Universcience et Mediachimie. Extrait du blog du collège : Mercredi 10 juin, s'est déroulée la
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Elle a gagné.

Jane, du Collège Jean Zay de Morsang sur Orge a gagné la tablette du quiz Village organisé en partenariat avec Universcience et Mediachimie.

Extrait du blog du collège :

Mercredi 10 juin, s'est déroulée la remise de la récompense du Quiz du Village de la Chimie 2015.

En présence de Philippe Souweine et de Gérard Roussel, organisateurs du Village de la Chimie, la cérémonie s'est déroulée dans la salle audiovisuelle. De nombreux ami(e)s de Jane, ses parents et quelques élèves de sa classe (5e 6) étaient présents.

Gérard Roussel est intervenu en insistant sur le talent de chacun. Chacun a un talent et chacun doit s'efforcer de le développer afin de réussir dans tel ou tel domaine. Les sciences ouvrent de nombreux domaines attractifs, toujours en évolution et qui seront encore longtemps sources d'activités et de métiers.

La chimie s’intéresse à la composition de toutes les substances qui forment notre univers, à leurs propriétés et à leurs transformations. Les chimistes cherchent à mieux comprendre comment notre monde fonctionne.

Puis Jane a pris la parole pour expliquer ce qu'elle a fait au Village de la Chimie et son implication dans ce quiz.

Bravo Jane ! Jane a eu le talent de faire le quiz avec application et rigueur. Elle a réussi à avoir toutes les bonnes réponses en allant visiter chaque stand avec intérêt et sérénité.

Sous les applaudissements de la salle, Jane a reçu une tablette numérique offerte par le Village de la Chimie.

GRAND BRAVO ! Car cette distinction récompense également une attitude irréprochable face au travail scolaire et au sein de la vie de la classe.

Félicitations !
 

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Atome Sweet Home, 1ère diffusion samedi 27 juin sur France 5

Ce film documentaire de Vincent Gaullier, Raphaël Girardot et Benoît Giros, cofinancé par la Fondation de la Maison de la Chimie, produit par Ex Nihilo, Universcience et le CNRS Images avec la participation de France
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Ce film documentaire de Vincent Gaullier, Raphaël Girardot et Benoît Giros, cofinancé par la Fondation de la Maison de la Chimie, produit par Ex Nihilo, Universcience et le CNRS Images avec la participation de France Télévisions, nous raconte l’histoire d’un homme qui, accompagné de sa « conscience atomique » omnisciente, va se lancer à la poursuite des atomes et de leur histoire.

La cafetière, le cactus et nous, êtres humains, sommes faits de la même matière première : les atomes. Notre Univers : un mécano d’atomes vieux de plusieurs milliards d’années, et recyclé en permanence. Quelle différence alors entre les êtres vivants et le monde inerte si tout est fait de la même matière ? Qu’est-ce qui nous sépare de la cafetière, si notre nature est chimique ? Et ces atomes : d’où viennent-ils ? Comment sont-ils fabriqués ?

Ce film documentaire de Vincent Gaullier, Raphaël Girardot et Benoît Giros, produit par Ex Nihilo, Universcience et le CNRS Images avec la participation de France Télévisions, nous raconte l’histoire d’un homme qui, accompagné de sa « conscience atomique » omnisciente, va se lancer à la poursuite des atomes et de leur histoire.

Intervenants scientifiques du film : 

  • Jean Duprat (CNRS), physicien, Centre de Sciences Nucléaires et de Sciences de la Matière (CSNSM – CNRS/Université Paris-Sud), Orsay.
  • Purification Lopez Garcia (CNRS), biologiste, Écologie, systématique et évolution (ESE – CNRS/Université Paris-Sud/AgroParisTech), Orsay.
  • Bernadette Bensaude-Vincent, historienne, philosophe, Centre d’Études des Techniques, des Connaissances et des Pratiques (Cetcopra, Université Panthéon Sorbonne), Paris.
  • Fabienne Kunne (CEA), physicienne des particules, Institut de recherche sur les lois fondamentales de l’Univers (IRFU-CEA), Saclay.
  • John Sutherland (MRC), chimiste, Laboratory of Molecular Biology, Cambridge (Royaume-Uni)

1ère diffusion sur FRANCE 5 samedi 27 juin 2015 19h. Rediffusions lundi 6 juillet 14h40 et jeudi 16 juillet 0h30. Durée 52 minutes.

Ou à voir en replay après diffusion sur www.france5.fr/videos.

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L'année de la lumière

2015 année de la lumière. Si le jour nous sommes éclairés par le soleil, la nuit il faut bien maîtriser la lumière artificielle. Vous avez peut être déjà vu la photo satellite qui montre l’Europe et l’Afrique la nuit.
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2015 année de la lumière. Si le jour nous sommes éclairés par le soleil, la nuit il faut bien maîtriser la lumière artificielle. Vous avez peut être déjà vu la photo satellite qui montre l’Europe et l’Afrique la nuit. Notre vieux continent brûle de mille feux alors que 95% du continent africain reste dans le noir. La lumière montre de façon éclatante la différence de vie.

Sans remonter à l’invention de la bougie il y a 2500 ans, c’est en Angleterre qu’en 1790 nait la lampe à gaz qui fit pousser des réverbères un peu partout. Ce n’est qu’en 1879 qu’Edison invente la lampe à incandescence aux Etats-Unis avec un filament de carbone (1). Dès lors, l’électricité permet de généraliser les sources d’éclairage. La chimie du verre (2) a permis de « souffler » des ampoules et tubes où régnait d’abord le vide puis des gaz rares sous pression. Mais l’éclairage se révolutionne progressivement avec les dernières découvertes de la chimie, tout d’abord les diodes électroluminescentes les LED (3) et plus récemment les diodes organiques les OLED (4) qui s’approchent au mieux de la lumière blanche avec une très faible consommation électrique. Car on cherche toujours à se rapprocher de la lumière du soleil qui peut se décomposer en plusieurs fréquences (5). Dans nos maisons, les vitrages isolants rendent nos intérieurs confortables et lumineux (6). Les études du spectre lumineux ont permis de découvrir des molécules qui, par passage d’un niveau excité au niveau d’équilibre, émettent une lumière monochromatique, c’était l’invention du laser (7) qui a de multiples applications. Mais les photons que nous envoie le soleil peuvent aussi nous chauffer et produire de l’électricité par l’effet photovoltaïque (8), mais ils peuvent aussi nous enchanter par les couleurs (9) en passant à travers les vitraux (10), patrimoines incomparables que nous ont laissés les artistes depuis des siècles.

Jean-Claude Bernier
juin 2015

International Year of Light 2015 - color logo 2

Quelques ressources pour en savoir plus :

1) Nanotubes et nanofilaments de carbone
2) Une intelligence du verre (vidéo 7:30)
3) Un prix Nobel éclairé
4) Les diodes électroluminescentes organiques : des sources « plates » de lumière
5) Analyse spectrale
6) Les vitrages : laissez entrer la lumière
7) Un exemple d’utilisation d’un matériau spécifique : le rayonnement laser
8) Le soleil comme source d’énergie. Le photovoltaïque
9) Lumière et couleurs (vidéo, 58:22)
10) L’art du verrier, des nanotechnologies depuis l’Antiquité !

Voir aussi le site 2015 année de la lumière en France

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Quiz 2015 du Village de la Chimie / Mediachimie : ils ont gagné !

Le grand quiz Village de la Chimie / Médiachimie organisé en partenariat avec Universcience à l'occasion du Village de la chimie 2015 proposé en ligne début 2015 a rencontré un vif succès ! Les vidéos du Village de la
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Le grand quiz Village de la Chimie / Médiachimie organisé en partenariat avec Universcience à l'occasion du Village de la chimie 2015 proposé en ligne début 2015 a rencontré un vif succès !

Les vidéos du Village de la Chimie 2025 sont en ligne.

Rappelons que ce quiz en ligne comportait 15 questions, dont les réponses se trouvaient toutes dans le site Mediachimie.org. Mais il fallait faire preuve de sagacité, lire attentivement un document ou bien regarder une vidéo, pour trouver chaque réponse juste.

Voici donc les quatre lauréats :
Meddy Elabbadi, lycéen, a gagné la tablette tactile.

Ont gagné un lecteur MP3 :

  • Inès Zouina, étudiante
  • Mathilde Villon, étudiante
  • Thibault Angouillant, étudiant

Toutes nos félicitations à ces brillants concurrents !

Surveillez bien les actualités de Mediachimie.org, d’autres quiz seront annoncés dans les semaines et les mois qui viennent…

QuestionRéponse
Liste des bonnes réponses du quiz

Q1. Un métier à double compétence

Réponse b)
Ingénieur brevet
Q2. La fluorescenceRéponse b)
Le mercure
Q3. Le nanomondeRéponse c)
De la rigidité
Q4. Le parfum des moléculesRéponse b)
L’œuf pourri
Q5. La meringue italienneRéponse a)
Entre 116 et 127°C (sucre « petit boulé »)
Q6. RMN à haut champRéponse b)
60 ans
Q7. Les éponges magiquesRéponse a)
La mélamine-formaldéhyde
Q8. Un anticancéreux synthétisé à partir d'une substance naturelle Réponse c)
Le campus de Gif sur Yvette près de Paris
Q9. Les origines de l’aspirineRéponse a)
Dans l’écorce de saule
Q10. Plante à fleur contenant un principe actif anticancéreuxRéponse b)
La pervenche de Madagascar
Q11. Solvants supercritiquesRéponse a)
Le dioxyde de carbone
Q12. Formation par l'apprentissage en ChimieRéponse c)
du CAP à bac+5 (Master Pro ou diplôme d'ingénieur)
Q13. Piles à combustibleRéponse b)
de l'eau (H2O)
Q14. Où travaillent les chimistes ?Réponse c)
des molécules complexes nécessaires aux autres secteurs
Q15. La métrologieRéponse a)
Les instruments de mesure
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Le « business and climate summit »

Inauguré par le Président François Hollande, ce sommet a réuni les grands industriels des compagnies internationales à Paris les 20 et 21 mai 2015. Pour ces grands patrons de l’industrie, ce fut deux jours de réflexions
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Inauguré par le Président François Hollande, ce sommet a réuni les grands industriels des compagnies internationales à Paris les 20 et 21 mai 2015. Pour ces grands patrons de l’industrie, ce fut deux jours de réflexions sur l’évolution de l’économie confrontée d’une part au changement climatique et d’autre part à l’épuisement des ressources fossiles.

Les tables rondes de ce sommet ont traité des économies d’énergie (1), de l’abaissement des émissions de CO2 (2), des procédés durables (3) et du recyclage (4). Un point essentiel qui est revenu lors de chaque table ronde a été celui d’établir des règles stables fixes et irréversibles en établissant un prix au carbone (5). Pour diminuer les émissions de CO2 et le recours aux sources carbonées non renouvelables (6), il est impossible d’imaginer un mécanisme plus efficace que l’établissement d’un prix au carbone.

De quoi s’agit-il ? Chaque industriel a droit à un quota d’émissions (carbone ou tonnes de CO2) qui devraient avoir un prix fixe partout dans le monde de l’ordre de 40 € la tonne au lieu de 7 € actuellement en Europe (7), prix trop bas pour changer les habitudes. Au-delà de son quota s’applique une taxe carbone pour l’industriel, mais si ses émissions sont inférieures à son quota il peut faire des échanges au prix fixé, ce qui incite à faire des économies. En Europe, le système mis en place à cause du faible prix a peu d’influence ; en Chine et en Inde des discussions techniques sont en cours pour une application future. La France n’a pas réussi à l’appliquer aux transports routiers (les bonnets rouges) (8) contrairement à l’Allemagne. Et pourtant, l’empreinte carbone traduite en prix du carbone empêcherait les échalotes de Nouvelle Zélande et la viande d’Argentine de faire concurrence aux produits de l’hexagone.

Jean-Claude Bernier
mai 2015

Quelques ressources pour en savoir plus  :

1) Énergie et économie des ressources
2) Le dioxyde de carbone, la molécule-clé de la chimie du développement durable
3) La chimie au cœur du développement durable
4) Recyclage et valorisation des déchets
5) Carbone vous avez dit carbone ?
6) Énergie et économie des ressources - les métiers
7) Nom de code : CO2
8) Vers des transports décarbonés : carburants, combustion et post-traitement pour les transports routiers
 

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L'exposition universelle de Milan 2015

Le thème de l’exposition universelle 2015 qui vient de s’ouvrir à Milan est consacré à l’alimentation (1) de l’humanité. Comment nourrir dans des conditions de santé publique et de préservation de l’environnement (2) 9 à
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Le thème de l’exposition universelle 2015 qui vient de s’ouvrir à Milan est consacré à l’alimentation (1) de l’humanité. Comment nourrir dans des conditions de santé publique et de préservation de l’environnement (2) 9 à 10 milliards de terriens en 2050 ? Produire en quantité et en qualité des aliments pour qu’ils vivent normalement ? Pour répondre à ces défis chaque pays propose et expose ses solutions dans de magnifiques pavillons érigés en Italie.

Le pavillon de la France est un bâtiment à l’allure étonnante toute en courbes et en bois du Jura entièrement démontable et remontable. De surface totale de 3 600 m2 caractérisé par une très bonne isolation thermique (3), c’est un bâtiment à très basse consommation d’énergie. Il dispose d’une ventilation et d’un refroidissement naturel avec un circuit de convection de l’air particulièrement novateur. La France a mis en valeur plusieurs points forts : la qualité de notre agriculture, la richesse et la diversité de nos sols et la renommée de notre gastronomie, les solutions retenues pour une agriculture biologique (4), la conservation de la biodiversité et les efforts faits pour que cohabitent cultures industrielles et familiales. Sont également soulignés la science et l’innovation en sciences du vivant, avec les progrès de la chimie végétale (5), les molécules biosourcées pour la santé (6) et les cosmétiques, l’exploitation des déchets végétaux et les bio–carburants de 2e génération (7) non concurrents des cultures vivrières.

Les mercredis du pavillon France verront des conférences et débats sur des questions importantes. Par exemple : « le bio peut il nourrir le monde ? » avec une discussion sur les rendements agricoles et les sols (8) nécessaires pour faire face à ces nouveaux afflux de population. « Peut on se passer d’insecticide ? » (9), en rappelant les pertes causées par les ravageurs et les maladies qu’on chiffre à 20% en production et 30% en stockage, sans oublier que dans les pays en voie de développement ces pertes peuvent atteindre 50 à 100% des récoltes. Autre sujet « agriculture et qualité des eaux » : la terre ne se cultive pas sans eau et il faut à la fois en préserver les ressources, la qualité (10) et le recyclage. Ces débats et conférences seront animés par des experts souvent issus de l’INRA ou du CNRS.

Jean-Claude Bernier
mai 2015

Quelques ressources pour en savoir plus  :

1) Chimie et alimentation : produits de synthèse / produits naturels
2) Nature, agriculture et environnement - les métiers
3) Isolation dans l’habitat : la chimie pour ne pas gaspiller les calories !
4) La chimie en agriculture : les tensions et les défis pour l’agronomie
5) La chimie du végétal, fer de lance de la chimie durable
6) La nature pour inspirer le chimiste : substances naturelles, phytochimie et chimie médicinale
7) Des biocarburants pas si verts que ça
8) Phytoremédiation des sols contaminés : des plantes pour guérir le sol
9) Les produits phytopharmaceutiques pour une alimentation de qualité pour tous
10) Biochimie naturelle et traitement de l’eau : de la chimie des écosystèmes et des cocktails...

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Il y a cent ans : la guerre chimique

L’histoire fixe au 22 avril 1915 la première attaque chimique de grande ampleur. Les allemands utilisèrent dans la région de Ypres en Belgique 150 tonnes de chlore (1) à partir de plus de 5000 cylindres – réservoirs
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L’histoire fixe au 22 avril 1915 la première attaque chimique de grande ampleur. Les allemands utilisèrent dans la région de Ypres en Belgique 150 tonnes de chlore (1) à partir de plus de 5000 cylindres – réservoirs ouverts sur un front de 6 kilomètres. Le vent poussa ces nappes verdâtres de Cl2 vers les tranchées françaises tenues par des martiniquais qui furent pris de panique devant ce gaz mortel et laissèrent une brèche de plusieurs kilomètres, qui ne fut cependant pas exploité sur l’instant, le nuage vert stagnant, le vent s’étant calmé.

C’est Fritz Haber (2), chimiste allemand célèbre pour ses travaux sur l’ammoniac, qui proposa d’utiliser les surplus de chlore des usines chimiques allemandes. Les troupes ouvrent des réservoirs cylindriques pressurisés placés dans les tranchées et suivant un vent favorable, on laisse le nuage se propager vers les lignes ennemies. Les réactions des alliés furent de deux types :

  1. Protéger les troupes ; le chimiste André Kling du laboratoire municipal de Paris préconisa des tampons de coton imbibés d’une solution glycérinée de carbonate de sodium puis de ricinate de sodium capables de fixer le chlore ;
  2. Se doter de plusieurs usines électrochimiques d’électrolyse du chlorure de sodium dans le sud de la France qui disposaient du sel marin de Méditerranée et de l’électricité des Alpes pour s’approvisionner en chlore.

 

En fait les troupes françaises disposaient déjà dès 1914 de cartouches et de grenades lacrymogènes à base de bromacétone ou suffocantes avec du bromacétate d’éthyle. Mais ce début de guerre chimique (3) allait paraître anodin en fonction des autres gaz qui allaient être mis en œuvre. Ce fut d’abord le phosgène (CCl2O) utilisé par les français dès 1916, puis le plus célèbre : l’ypérite ou « gaz moutarde » employé par les allemands contre les britanniques à nouveau près de Ypres et qui fut produit en grande quantité en 1918 par les alliés (4). Les soins appropriés pour soigner les soldats gazés furent souvent assez dérisoires (5). On estime que les gaz toxiques entrainèrent 90 000 morts et plus de 1 250 000 gazés qui en gardèrent des séquelles plus ou moins handicapantes.

Dès 1925, la plupart des nations signent une convention d’interdiction des armes chimiques, mais cela n’a pas empêché la constitution de stocks de gaz innervants encore plus mortels que ceux de 1914-1918 (6) qui sont actuellement en cours de destruction grâce à l’action de l’OIAC (Organisation de l’Interdiction des Armes Chimiques).

Jean-Claude Bernier
avril 2015

Quelques ressources pour en savoir plus :

1) Chlore et dichlore (produits du jour de la SCF)
2) Fritz Haber (1868-1934), chimiste de l’ammoniac et des gaz de combat
3) 1914–1918 : la guerre des gaz
4) 1914–1918 : la guerre chimique
5) Les pharmaciens et la guerre chimique
6) Déjouer le terrorisme chimique : l’apport des nanotechnologies et des détecteurs de gaz toxiques

Pour des informations sur la grande guerre, le site de la Mission du Centenaire est à votre disposition :
Site centenaire.org
Le gaz moutarde (sur le site centenaire.org)