- Éditorial
mediachimie

La chimie n’oublie pas Charlie

Le monde scientifique et industriel de la chimie a été bouleversé par les actions terroristes des 7, 8 et 9 janvier derniers. Chercheurs, enseignants, opérateurs, techniciens, employés et cadres ont participé là où ils
...

Le monde scientifique et industriel de la chimie a été bouleversé par les actions terroristes des 7, 8 et 9 janvier derniers. Chercheurs, enseignants, opérateurs, techniciens, employés et cadres ont participé là où ils étaient aux rassemblements citoyens. Ils ont marqué leurs soutiens aux familles cruellement atteintes et puisé avec les millions de français les motifs de courage et d’apaisement le dimanche 11 janvier. Mais ils agissent aussi tous les jours dans les laboratoires et les usines pour le bien-être de leurs concitoyens et aussi pour leur sécurité et leur sûreté.

Les prix Nobel ont récompensé de nombreux chimistes qui ont fait progresser l’hygiène et la santé et sauvé des millions de vies humaines. Mais ce n’est pas suffisant. En ce moment, même la chimie agit pour la sécurité des français. Elle intervient par exemple dans les micro–capteurs (1) qui détectent des traces de gaz mais aussi de vapeurs d’explosifs (2) et peuvent prévenir et éviter des attentats. En travaillant avec la police scientifique et la gendarmerie, les chimistes déplacent leurs moyens d’analyses sur le terrain (3) au profit de l’enquête. Si la chimie et les forces de sécurité ne peuvent éviter tous les actes terroristes, la chimie reste essentielle pour élucider les crimes et attentats (4). Grâce aux nouvelles techniques séparatives (5) les scènes de crimes sont très soigneusement analysées et passées au peigne fin. Les techniques automatisées de chromatographie complexe (6) permettent de déceler les empreintes génétiques (7) et d’identifier très vite les auteurs criminels comme l’ont été les fanatiques de janvier. Des métiers enthousiasmants de chercheurs et de chimistes analystes au service de nos concitoyens au sein de l’IRCGN (Institut de recherches criminalistiques de la gendarmerie nationale) et de la police scientifique (8) (9) (10) s’ouvrent pour nos jeunes chimistes enquêteurs (11) (12) .

La chimie n’oublie pas Charlie.

Jean-Claude Bernier
Janvier 2015

Illustration

Quelques ressources pour en savoir plus :

1) Micro-capteurs à semi-conducteurs pour la détection de dioxyde de carbone [vidéo, 35:51]
2) Les nouvelles techniques d’investigation des explosifs [vidéo, 47:08]
3) Laboratoire sur le terrain au profit de l’enquête [vidéo, 39:30]
4) Chimie et sciences criminelles
5) Sciences et techniques séparatives pour scènes de crime complexes [vidéo, 39:01]
6) Cette arme a-t-elle tiré ?
7) La chimie dans les empreintes génétiques
8) La chimie et la criminalistique à l’IRCGN [vidéo, 30:46]
9) La chimie au service de la sécurité de nos concitoyens [vidéo, 25:12]
10) La police scientifique [vidéo,33:14]
11) Responsable d’un laboratoire d’analyses (fiche métier)
12) Technicien chimiste (H/F) (fiche métier)

- Événements
mediachimie

Colloque Chimie et expertise - Santé et environnement 11 février 2015

Ce colloque complète le précédent qui s’est tenu au printemps 2014 sur le thème de la chimie au service de la sécurité des biens et des personnes. La sécurité en termes de prévention ou d’intervention des risques est
...

Ce colloque complète le précédent qui s’est tenu au printemps 2014 sur le thème de la chimie au service de la sécurité des biens et des personnes. La sécurité en termes de prévention ou d’intervention des risques est aussi au centre des préoccupations de la population dans deux autres domaines particuliers, sanitaire et environnemental. Cette préoccupation est même parfois contradictoire, car l’exigence du zéro danger, zéro défaut, parfois difficile à atteindre, ne doit pas devenir synonyme d’immobilisme. Le règlement européen REACH encadre la fabrication et l’utilisation des substances chimiques dans l’industrie européenne pour garantir à tous un haut niveau de protection contre les risques qui leur sont liés. Ces contraintes règlementaires très rigoureuses ont imposé aux industriels de la chimie des efforts de recherche, d’évolution de leurs procédés et d’économie considérables. Elles ont aussi été la source d’innovations pour la mise en oeuvre d’une chimie durable et pour une meilleure prise en compte des enjeux en matière de toxicologie et écotoxicologie.

Les intervenants, qu’ils soient universitaires ou industriels, feront le bilan scientifique rigoureux des résultats déjà obtenus et de ceux en cours de développement.À partir d’exemples choisis parmi les principaux sujets au coeur des préoccupations actuelles de nos concitoyens dans les domaines de la santé et de l’environnement, quelques-uns des meilleurs spécialistes de ces sujets vous montreront combien les chimistes sont devenus essentiels pour prévenir et traiter les risques sanitaires et environnementaux. Ils débattront avec vous sur ces points avec toute l’objectivité scientifique qui s’impose.

Le colloque est ouvert à un large public. Vous y êtes les bienvenus. Le niveau des interventions se veut accessible à tous pour permettre les échanges, et notamment ceux avec les lycéens, les étudiants et leurs enseignants.

Réservez votre journée du mercredi 11 février 2015 pour participer au colloque (accessible au grand public).

L'inscription se fait en ligne.  Elle est gratuite mais obligatoire.

Inscription en ligne

Programme (PDF)

- Éditorial
mediachimie

Pollution et feux de cheminées

Les parisiens et franciliens seront-ils privés des soirées d’hiver passées douillettement au coin du feu ? Alors que le « bois-énergie » fait partie des combustibles renouvelables recommandés pour la transition
...

Les parisiens et franciliens seront-ils privés des soirées d’hiver passées douillettement au coin du feu ? Alors que le « bois-énergie » fait partie des combustibles renouvelables recommandés pour la transition énergétique on l’accuse maintenant de polluer l’air des grandes agglomérations (1). Qu’en est-il ?

Le bois, composé presque essentiellement de carbone, hydrogène et oxygène, brûle en trois étapes :

  1. C’est d’abord l’eau d’humidité et liée qui s’échappe vers 100 – 150 °C ;
  2. Les gaz combustibles CO (2), H2 et les hydrocarbures brûlent avec l’oxygène de l’air en une belle flamme jaune ;
  3. Le carbone charbonneux (3) rougeoie et s’oxyde à 800 °C, à la fin ne restent que les cendres (4).

Son bilan en gaz à effet de serre est nettement à son avantage 40/80 kg de CO2 /MWh (5), 5 fois moins que le gaz naturel et 10 fois moins que le fioul (6). Mais si dans les chaudières à granulés ou à plaquettes cet avantage, y compris financier, est réel, dans les foyers ouverts la combustion est incomplète. Se dégagent alors du CO imbrûlé, des HAP (hydrocarbures aromatiques polycycliques), des COV (composés organiques volatils), NOx (7) et surtout des particules fines et ultrafines dangereuses pour la santé. Les études de l’INERIS et de l’ADEME (8) ont montré que les émissions de particules issues de la combustion de bois en foyers ouverts dépassaient largement et parfois d’un facteur 3 les émissions polluantes des transports routiers et ceci principalement dans le cas du chauffage domestique. Faut-il sacrifier la joie de contempler les flammes dansantes dans la cheminée et la boucher ou y mettre un insert moderne panoramique qui a le label vert ADEME (9) ?

Cruel dilemme quand on veut une bonne note d’AIRPARIF.

Jean-Claude Bernier
Janvier 2015

Quelques ressources pour en savoir plus :

Illustration

1) La qualité de l’air en question
2) Le monoxyde de carbone (produits du jour)
3) L’obtention de charbons actifs
4) Les végétaux contiennent du vanadium, du molybdène et du chrome
5) Le dioxyde de carbone (produits du jour)
6) Se loger, se déplacer : peut-on se libérer de l’addiction aux énergies fossiles ?
7) La chimie atmosphérique : contexte, récents développements et applications
8) Technicien environnement (fiche métier)
9) Responsable assurance qualité (fiche métier)

- Éditorial
mediachimie

Matériaux 2014

L’un des plus grands meetings francophone Matériaux 2014 s’est déroulé fin novembre à Montpellier. 27 sociétés savantes et près de 1700 chercheurs, enseignants, doctorants et industriels ont fait le point sur la recherche
...

L’un des plus grands meetings francophone Matériaux 2014 s’est déroulé fin novembre à Montpellier. 27 sociétés savantes et près de 1700 chercheurs, enseignants, doctorants et industriels ont fait le point sur la recherche et l’industrie des matériaux. Cinq conférences plénières ouvraient les journées où se déroulaient en parallèle 19 colloques. De nombreuses évolutions et innovations y ont fait l’objet de communications.

Ce sont tout d’abord les contributions essentielles des matériaux, au stockage, à la conversion de l’énergie et à sa conservation (1), les nouvelles avancées sur les batteries (2), les membranes des piles à combustible, la production et le stockage de l’hydrogène.

Une préoccupation de plus en plus présente est celle de l’économie des sources carbonées et la préservation de l’environnement. Des études sur le cycle de vie et le recyclage des métaux (3) commencent à être diffusées. L’allègement des structures automobiles et aéronautiques par les composites et alliages légers est une piste de plus en plus d’actualité (4) (5). Les nouveaux aciers à haute résistance, les revêtements anti-corrosion ont fait d’énormes progrès. Il est jusqu’aux applications des matériaux pour la santé qui se diversifient comme les nanoparticules vecteurs thérapeutiques (6). Font également leurs percées les matériaux bio-inspirés (7) et les textiles fonctionnalisés (8). Il faudrait plusieurs pages pour citer les matériaux fonctionnels du domaine de l’électronique et de la haute technologie (9).

Matériaux 2014 fut une très bonne revue de l’activité matériaux en amont des industries métallurgiques, céramiques, verrières et du bâtiment qui emploient plusieurs millions de personnes dans l’hexagone (10).

Jean-Claude Bernier
Décembre 2014

Quelques ressources pour en savoir plus :

(1) Isolation dans l'habitat : la chimie pour ne pas gaspiller de calories !
(2) La chimie dans les batteries
(3) Recyclage des matériaux et évaluation environnementale
(4) Les alliages d’aluminium pour l’allègement des structures dans l’aéronautique et la carrosserie automobile
(5) Matériaux polymères et développement durable
(6) Nanovecteur chimique de médicament : médaille de l’innovation 2012 du CNRS
(7) Chimie des matériaux hybrides
8) Le textile, un matériau multifonctionnel
(9) Les matériaux avancés, moteurs de l’innovation en électronique (vidéo, 28:33)
(10) Ingénieur chimie des matériaux - Un métier de l'automobille (vidéo, 2:10)

 

- Événements
mediachimie

Ils ont gagné !

Le grand quiz Mediachimie proposé durant le mois d’octobre a rencontré un vif succès ! Rappelons que ce quiz en ligne comportait 15 questions, dont les réponses se trouvaient toutes dans le site Mediachimie.org. Mais il
...

Le grand quiz Mediachimie proposé durant le mois d’octobre a rencontré un vif succès !

Rappelons que ce quiz en ligne comportait 15 questions, dont les réponses se trouvaient toutes dans le site Mediachimie.org. Mais il fallait faire preuve de sagacité, lire attentivement un document ou bien regarder une vidéo, pour trouver chaque réponse juste.

Voici donc les cinq lauréats :

Cyril Balandier, collégien, a gagné la tablette tactile.

Ont gagné un lecteur MP3 :

  • Alicia Durot, lycéenne
  • Élodie F., apprenti
  • Louise H., collégienne
  • Guillaume Russo, étudiant

Toutes nos félicitations à ces brillants concurrents !

Surveillez bien les actualités de Mediachimie.org, d’autres quiz seront annoncés dans les semaines et les mois qui viennent…

QuestionRéponse
Liste des bonnes réponses du quiz d'octobre 2014

Q1.Les vertus du cacao

Réponse a)
Les Mayas et les Aztèques
Q2. Le ballon de foot, un concentré de chimieRéponse a)
L’impranil®
Q3. La chimie, un secteur en progressionRéponse c)
5,8 millions d’euros
Q4. La chimie des pots catalytiquesRéponse c)
Platine, palladium, rhodium
Q5. Les couleurs des biotechnologiesRéponse a)
Biotechnologies blanches
Q6. Une histoire d’allumettesRéponse c)
Du phosphore et du soufre
Q7. Un anticancéreux synthétisé à partir d'une substance naturelleRéponse b)
Taxus baccata
Q8. La chimie et l’apprentissageRéponse b)
Un CDD
Q9. L’hydrogène, une molécule pleine de ressourceRéponse b)
Stockage dit « solide » en se servant d’un matériau qui absorbe l’hydrogène
Q10. La peinture qui dépollueRéponse b)
De la vapeur d’eau
Q11. Le pneu, un objet high-techRéponse c)
Renforcent la résistance à l’usure du pneu
Q12. Une réglementation européenneRéponse b)
La directive REACH
Q13. La mer source de nouveaux médicamentsRéponse c)
La girolline
Q14. LiTFSi, une molécule pour les écransRéponse a)
Un additif transparent antistatique des films de protection des écrans plats
Q15. Performance des skis : une affaire de chimieRéponse c)
Polyéthylène haute densité
- Éditorial
mediachimie

Est-il encore temps ? Oui pour les chimistes !

Le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a rendu public le 2 novembre 2014 à Copenhague son 5e rapport, sept ans après celui de 2007. Élaboré par plus de 800 scientifiques qui ont
...

Le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a rendu public le 2 novembre 2014 à Copenhague son 5e rapport, sept ans après celui de 2007. Élaboré par plus de 800 scientifiques qui ont synthétisé près de 30 000 études pluridisciplinaires, ce rapport montre que le réchauffement du climat est sans équivoque. La température moyenne de la planète est montée de 0,85 °C en 132 ans. Le niveau moyen des océans s’est élevé de 19 cm en 100 ans. Enfin, les preuves de l’influence des activités humaines sur la perturbation du climat se sont renforcées. Notamment, les concentrations de gaz à effet de serre, en particulier le CO2 (1) (2) issu de la combustion des sources non renouvelables, ont atteint leur plus haut niveau depuis 800 000 ans !

Les scientifiques interpellent la communauté internationale et lancent un rappel à l’ordre aux chefs d’États et aux gouvernements. Il est encore temps de limiter le réchauffement à 2 °C à la fin de ce siècle, en diminuant de façon drastique les émissions de gaz et en développant à grande échelle les énergies renouvelables, mais des décisions courageuses doivent être prises, sinon une catastrophe climatique frappera inexorablement la planète et les terriens.

Nous avons déjà souligné le rôle essentiel de la chimie dans la transition énergétique (3) et rappelé son rôle majeur dans la réduction des émissions de CO2. Le remplacement en chimie organique des ressources pétrolières par la biomasse (4) permet déjà aux molécules bio-sourcées de représenter de l’ordre de 20 % de la production. De nouveaux procédés de synthèses des biocarburants de 2e génération sont lancés (5). La chimie et le génie des procédés sont à la base des nouvelles énergies renouvelables (6). Que ce soit pour la production d’électricité par les centrales solaires et le photovoltaïque (7a) (7b), l’industrie nucléaire (8), le stockage électrochimique par les nouvelles batteries lithium (9) et même le recyclage du CO2 (2).

La chimie et les chimistes (10) sont en première ligne pour la transition énergétique (11).

Jean-Claude Bernier
novembre 2014

Quelques ressources pour en savoir plus :

(1) Le dioxyde de carbone (produits du jour)
(2) Le dioxyde de carbone, la molécule-clé de la chimie du développement durable
(3) Notre futur énergétique à long terme se décide aujourd’hui (vidéo 22:40)
(4) Le végétal, un relais pour le pétrole ?
(5) Un exemple d’énergie renouvelable : l’essence verte
(6) La chimie, une science au cœur des énergies d’avenir (vidéo 37:28)
(7a) L’énergie photovoltaïque : verrous et perspectives ; (7b) Couches minces et énergie (vidéo 7:27)
(8) La chimie et sa R&D dans l’industrie nucléaire (vidéo 22:50)
(9) L’énergie : stockage électrochimique et développement durable
(10) Botanophile ? chimiste du végétal (vidéo 4:43)
(11) Cette « chère » transition énergétique