- Événements
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Une catastrophe écologique

La plus grande fuite de gaz jamais produite est en cours en Californie dans l’Aliso Canyon près de Los Angeles. Il s’agit d’une fuite près d’un forage sur le plus grand site de stockage de l’ouest des États-Unis exploité
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La plus grande fuite de gaz jamais produite est en cours en Californie dans l’Aliso Canyon près de Los Angeles. Il s’agit d’une fuite près d’un forage sur le plus grand site de stockage de l’ouest des États-Unis exploité par la Southern California Gas Company.

Ce site est à 2500 m de profondeur et contient 2,3 milliards de m3 de méthane (CH4) la fuite s’est produit vers 1000 m de profondeur le 23 octobre et depuis c’est près de 72 000 tonnes de CH4 qui se sont échappés vers le quartier huppé de Porter Ranch. Les habitants ont d’abord été gênés par l’odeur, non pas du méthane qui est inodore, mais par les ajouts de dérivés soufrés tels que les mercaptans qui ont occasionnés des maux de têtes et des vomissements. Le méthane avec l’air étant inflammable, ce sont plus de 2000 personnes et 2 écoles qui ont été évacuées. On creuse un puits de secours à coté et on essaie de boucher le puits incriminé avec des boues et du ciment, mais il faudra sans doute attendre février pour résoudre le problème. Les media américains mettent en cause l’exploitant, qui n’a pas surveillé la corrosion des tubes rouillés dans le sol et qui a lâché dans l’atmosphère l’équivalent du quart des rejets de CO2 de la Californie en un an, car le méthane a un forçage radiatif 26 fois plus fort dans l’infrarouge que le CO2.

En France c’est environ 25,8 milliards de m3 de gaz qui sont stockés dans une quinzaine de sites souterrains entre 400 m et 1400 m de profondeur sur l’hexagone, d’où l’on tire environ 200 millions de m3 par Jour pour l’industrie et les particuliers.

Localisations des stockages de gaz naturel en France en 2009
source (
http://www.developpement-durable.gouv.fr/Le-stockage-de-gaz-naturel-en.html)


 

Formation
- Éditorial
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Orientation

Au moment où les interrogations sur les filières de formation post-bac se multiplient et alors que les choix d’orientation se rapprochent, il est bon de rappeler que les métiers de la chimie évoluent et présentent
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Au moment où les interrogations sur les filières de formation post-bac se multiplient et alors que les choix d’orientation se rapprochent, il est bon de rappeler que les métiers de la chimie évoluent et présentent toujours d’excellentes capacité d’accueil et de progression de carrière.

La chimie représente environ 160 000 emplois directs, souvent dans les PME, et de l’ordre de 500 000 emplois indirects en métallurgie, électronique, pharmacie, automobile… secteurs où la chimie est très présente. C’est au moins 25 000 postes qui s’ouvrent par an, de l’ingénieur au secrétaire et du responsable de vente au responsable du laboratoire d’analyse.

Rappelons les principales filières :

  • Les écoles nationales de chimie et de génie chimique au nombre de 20, constituant la fédération Gay-Lussac et bien réparties sur le territoire, délivrent en 3 ans le diplôme d’ingénieur. L’admission se fait sur concours, après deux ans de classes préparatoires aux grandes écoles (PC CH, PC PH, PSI, MP). Des classes préparatoires intégrées ont également été créées, pour lesquelles l’admission se fait après le bac. Classes préparatoires aux grandes écoles et classes préparatoires intégrées sont accessibles sur le dispositif APB. Les écoles admettent aussi sur titres ou sur concours les étudiants issus d’un cursus universitaire (Bac+2, Bac + 3 et 4) ainsi que des étudiants issus des filières DUT et BTS. Le diplôme d’ingénieur conduit à plusieurs carrières de cadres intéressantes (1) (2) (3).
     
  • Les universités qui ont des facultés ou instituts de chimie dispensent après le bac en 3 ans les licences et en 5 ans les masters de chimie. Elles sont 35, bien réparties sur le territoire en France. Les études y peuvent être prolongées par le doctorat qui conduit aux métiers de la recherche (4) (5).
     
  • Les Instituts Universitaires de Technologie (IUT) délivrent un DUT (Diplôme universitaire de technologie) après 2 ans d’études après le bac.. 17 IUT en France ont un département de chimie permettant d’obtenir le DUT de Chimie et 12 IUT ont un département de Génie Chimique et Génie des procédés qui conduisent au DUT correspondant. L’admission se fait après le bac sur dossier, via le dispositif APB. Les DUT conduisent à de nombreuses fonctions (6) (7).
     
  • Le brevet de technicien supérieur (BTS) est délivré en France par 38 lycées. Sont concernés les BTS métiers de la chimie et les BTS pilotage de procédés qui sont de création récente, remplacant les BTS chimiste et BTS contrôle industriel et régulation automatique. L’admission dans les classes de STS se fait après le bac via le dispositif APB. Les techniciens supérieurs peuvent occuper plusieurs postes en chimie (8) (9).
     
  • La formation par alternance et par apprentissage. Il existe de nombreuses formations en entreprise. Pour sa part, l’Union des Industries Chimiques (UIC) comptabilise 1500 apprentis ou jeunes en formation dans l’industrie chimique (10) (11). Ces formations post-bac ne sont pas toutes disponibles sur le dispositif APB, il ne faut pas hésiter à contacter les CFA et les établissements.

Jean-Claude Bernier
janvier 2016

Quelques ressources pour en savoir plus :

(1) Ingénieur chimiste Procédés
(2) Ingénieur technico-commercial / Attaché technico-commercial
(3) Ingénieur de recherche / Chercheur
(4) Enseignant-chercheur
(5) Directeur R&D / Directeur scientifique
(6) Assistant ingénieur 597
(7) Technicien / Agent de maîtrise et de maintenance industrielle
(8) Technicien chimiste
(9) Assistant import–export
(10) Agent de laboratoire / Aide-chimiste
(11) Opérateur production

De nombreux autres métiers de la chimie auxquels conduisent ces filières peuvent être consultés sur le site mediachimie.org qui présente toutes les fiches métiers et les videos illustrant l’activité en entreprise, en labo et sur le terrain, des « chimistes ».

 

- Question du mois
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Le sang des animaux est-il toujours rouge ?

L’oxygène, carburant de la vie, étant peu soluble dans l’eau, il a fallu que la vie invente des molécules chimiques, véritables « camions transporteurs de l’oxygène », qui le transporte dans tous les tissus de l’organisme
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L’oxygène, carburant de la vie, étant peu soluble dans l’eau, il a fallu que la vie invente des molécules chimiques, véritables « camions transporteurs de l’oxygène », qui le transporte dans tous les tissus de l’organisme via le réseau autoroutier de la circulation sanguine.

Ainsi chez les vertébrés, c’est l’hémoglobine qui fait office de camion transporteur. Il s’agit d’une protéine contenant en son sein un ion du fer (Fe2+), capable de fixer l’oxygène.

L’ensemble hémoglobine - oxygène forme un complexe qui donne au sang, sa couleur rouge vif.

Mais qu’en est-il des mollusques, homards et certains crustacés ?

Chez les invertébrés, certains mollusques, les arthropodes comme le poulpe (octopus) ou les crustacés et les limules, ce n’est plus l’hémoglobine mais l’hémocyanine qui fait office de camion transporteur. Cette protéine contient en son sein deux ions du cuivre (Cu2+), et non plus un ion du fer, capable de fixer l’oxygène.

L’ensemble hémocyniane - oxygène forme un complexe donnant au sang, une couleur bleu-vert (cyanos en grec).

Observations, adaptation et applications

La couleur bleue du homard résiste à la congélation mais disparait au profit du rouge quand on le plonge dans l'eau bouillante. L’octopus (poulpe), au sang bleu, s’adapte à la vie dans des eaux aussi froides que tempérées à chaudes. Les raisons en restent encore à determiner.

Grâce à la sécrétion d’une molécule protéique, le sang bleu des limules sait encercler l’ennemi et le gélifier sur place. Ainsi, ces animaux, qui ont peu évolué depuis 500 millions d’années, nous offrent leur sang pour vérifier la non-contamination bactérienne d’instruments médicaux ou de l’eau utilisée pour les dialyses.

Mais comment, alors qu’ils sont démunis de système immunitaire, ces êtres vivants ont-ils pu traverser sans encombre 500 millions d’années? Pourrait-on envisager d’autres domaines d’intérêt comme l’aide au diagnostic, la lutte contre des infections virales ou contre les cancers?

Et qu’en est-il chez l’homme ?

On disait que les nobles avaient le sang bleu. L’usage de la guillotine durant la Révolution française a fait tomber ce mythe. Ils avaient comme tout le monde un sang rouge !

Et quand l’homme ou le bébé est « cyanosé », il s’agit d’un manque d’oxygène. L’hémoglobine ne transporte alors plus assez d’oxygène et le sang prend alors une couleur bleue.

Constantin Agouridas


 

- Événements
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Colloque Chimie, dermo-cosmétique et beauté - 17 février 2016

Le prochain colloque Chimie, dermo-cosmétique et beauté  aura lieu le mercredi 17 février 2016 à la Maison de la Chimie, à Paris. Première barrière de protection de l’organisme vers l’extérieur, la peau non seulement
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Le prochain colloque Chimie, dermo-cosmétique et beauté  aura lieu le mercredi 17 février 2016 à la Maison de la Chimie, à Paris.

Première barrière de protection de l’organisme vers l’extérieur, la peau non seulement protège tissus et organes des agressions potentielles, mais elle joue également de nombreux rôles physiologiques importants tels que celui de régulateur thermique, de synthèse hormonale et de protection immunitaire.

L’aspect de la peau, sa couleur, sa texture et sa tonicité jouent des fonctions psycho-sociales importantes depuis la plus haute antiquité. Leurs valeurs changent selon les époques, les pays, les civilisations, les modes de vie, les âges, les sexes...

Comme tous les organes, la peau est sujette aux pathologies et au vieillissement.

La peau a toujours fait l’objet de soins particuliers : des onguents d’autrefois aux cosmétiques modernes, pour prévenir et aider à diminuer les effets du vieillissement, des pollutions et des pathologies.

Dans le traitement des pathologies comme dans la mise au point des nouveaux produits cosmétiques, chimie, biochimie et biologies sont étroitement associées et les enjeux et les défis souvent se rejoignent.

Certains des meilleurs spécialistes de la dermo-cosmétique (dermatologues, pharmaciens et chimistes) ont accepté de vous présenter quelques-uns des plus récents résultats concernant ce vaste domaine d’activités qui touche tous les âges et est en plein développement au niveau mondial.

Ce colloque est ouvert à un large public. Le niveau des interventions se veut accessible à tous pour permettre des échanges fructueux, notamment avec les lycéens, les étudiants et leurs enseignants. Vous êtes les bienvenus.

Bernard BIGOT
Président de la Fondation internationale de la Maison de la Chimie

 

En savoir plus

Sugar cane bagasse
- Éditorial
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Le biocarburant 2G bientôt à la pompe

On se rappelle que pour les ajouts dans l’essence (SP95-E10) la production d’alcool à partir du sucre de la betterave ou de l’amidon du blé avait essuyé des critiques (1). En effet, non seulement l’efficacité énergétique
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On se rappelle que pour les ajouts dans l’essence (SP95-E10) la production d’alcool à partir du sucre de la betterave ou de l’amidon du blé avait essuyé des critiques (1). En effet, non seulement l’efficacité énergétique et le bilan CO2 n’étaient pas au rendez-vous, mais cette production était en concurrence avec les cultures vivrières et accusée de faire augmenter le prix des céréales.

C’est pourquoi des recherches intensives se sont développées pour obtenir l’éthanol (2) à partir de la biomasse « lignocellulosique » (3) : la paille, le bois les bagasses des végétaux. À côté de la voie thermochimique coûteuse en énergie, débouche la voie biochimique (4). Il fallait trouver les enzymes et bactéries capables d’extraire les sucres de la cellulose (5), et par fermentation obtenir l’alcool. Plusieurs groupes aux États-Unis, en Europe, en France font la course pour trouver le bon procédé industriel (6). Le challenge est d’améliorer par génie génétique un cocktail d’enzymes dérivés du Trichoderma reesi un champignon qui lors de la guerre du Pacifique Sud en 1944-1945 dévorait les toiles de tentes des Marines américains.

Il faut d’abord séparer la cellulose, l’hémicellulose et la lignine par un procédé mécanique ou chimique. Puis les enzymes à environ 50°C attaquent la cellulose et produisent deux sucres, l’un en C5 le xylose et l’autre en C6 le glucose qui par fermentation vont donner l’éthanol.

Dupont paraît le premier à se lancer au stade industriel (7), la compagnie vient d’inaugurer aux États-Unis la plus grande usine d’éthanol cellulosique dans l’Iowa. Elle produira 115 millions de litres par an à partir de 375 000 t. de tiges et feuilles de maïs ramassées par 500 agriculteurs dans un rayon de 50 km. Le cocktail « Accelerase® 1500 » transforme 80% de la biomasse en 80 heures et la fermentation pour obtenir des solutions à 30 % d’alcool exige le même temps.

En France, le projet « Futurol » lancé en 2008 avec 11 partenaires dont l’INRA et l’IFPEN est aussi arrivé à un « cocktail enzymatique » de première force et un procédé couverts par plus de 20 brevets. Une usine pilote près de Reims fournit déjà 180 000 litres et préfigure une unité industrielle de 180 millions de litres par an d’ici 2018 (8). La société de biotechnologie Deinove avec une souche enzymatique Deinol vient de réussir une étape préindustrielle en Finlande et s’attache à trouver une solution de production compétitive d’ici 2018 (8).

Le bioethanol 2G de source lignocellulosique (9) doit encore démontrer sa rentabilité économique face au prix très bas du baril de pétrole, mais avec le 3G (10) c’est vraiment à long terme l’avenir pour l’environnement.

Jean-Claude Bernier
décembre 2015

Quelques ressources pour en savoir plus :

(1) Des biocarburants pas si verts que ça
(2) L’éthanol (Produit du jour de la Société Chimique de France)
(3) Le végétal, un relais pour le pétrole ?
(4) Valorisation biologique des agro-ressources
(5) La cellulose (Produit du jour de la Société Chimique de France)
(6) Les enjeux de la R&D en chimie pour le développement des carburants et des biocarburants
(7) La chimie au cœur des énergies d’avenir
(8) Chimie du végétal, fer de lance de la chimie durable
(9) Biomasse : la matière première renouvelable de l’avenir
(10) Les algocarburants, de nouveaux diesels miracles ?

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Quizz interactif Mediachimie

Nous venons de remettre la tablette au lauréat du quizz interactif Médiachimie - Village de la Chimie 2015. Il s’agit de Meddy Elabaddy, élève au lycée Galilée, lycée polyvalent, labellisé lycée des métiers de la chimie,
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Nous venons de remettre la tablette au lauréat du quizz interactif Médiachimie - Village de la Chimie 2015.

Il s’agit de Meddy Elabaddy, élève au lycée Galilée, lycée polyvalent, labellisé lycée des métiers de la chimie, de la plasturgie et des biotechnologies. Il était en 1e STL-SPCL l’an dernier et cette année en Terminale STL-SPCL.

Initialement prévue lors du dernier colloque de novembre « Chimie et changement climatique » organisé par la Fondation Internationale de la Maison de la chimie et reportée à cause des derniers événements, cette remise a été organisée au lycée en présence du proviseur de l’établissement, accompagné de son adjointe, et son professeur de chimie, lorsque Meddy était en première l'an dernier, entouré de ses collègues de chimie et plasturgie.

Guy de Gaulmyn, Président du Village de la Chimie, et Philippe Souweine, au nom de la Fondation, ont remis cette tablette et tenus à féliciter ce jeune pour cette réussite. Ils ont tenu a lui faire part de toutes les opportunités professionnelles que peut offrir ce secteur d’activité riche en diversité et en innovation et de la diversité des métiers exercés dans une grande variété d’entreprises. « La chimie est présente dans un nombre d’activités de plus en plus important ».
 

- Événements
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Première course internationale de nano-voitures

Le 27 novembre 2015 aura lieu à Toulouse la présentation des équipes internationales qui vont disputer pour la première fois au monde une course de nanovoitures sur la surface d’un monocristal d’or parsemé d’obstacles
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Le 27 novembre 2015 aura lieu à Toulouse la présentation des équipes internationales qui vont disputer pour la première fois au monde une course de nanovoitures sur la surface d’un monocristal d’or parsemé d’obstacles atomiques.

Ces molécules–voitures sont constitués d’un corps sur lequel sont greffés des cyclo-assemblages qui peuvent tourner autour d’un axe, par une prouesse architecturale des chimistes de coordination, elles doivent comporter au moins une centaine d’atomes. Sous ultra-vide et à basse température, elles sont propulsées par des électrons tunnel ou de la lumière autour de plots constitués d’atomes d’or déposés sur la surface.

Cette course qui peut durer plusieurs jours aura lieu en 2016 au Pico-Lab au CEMES-CNRS Toulouse. La présentation des cinq équipes a lieu le 27 novembre 2015 à Futurapolis. Il s’agit des voitures du NanoMobile Club français, du Nanocar Team austro-américain, du Nano-windmill Compagny allemand, du Nano–Vehicle MANA-NIMS Team japonais et du Ohio Bobcat nanowagon team américain.

Ces « molécules » sont fabriquées par des chimistes et mises en œuvre par des physiciens sous ultra-vide dans un microscope à effet tunnel. Cette première mondiale initiée en France par Christian Joachim sera une illustration des progrès accomplis dans le « nano-monde » où la manipulation d’atomes et de molécules un par un ou une par une devient une réalité.

En savoir plus :

Symbole CLP SGH07 (Classification, Labelling and Packaging) J'altère la santé
- Éditorial
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Qu’est-ce qu’une attaque chimique ?

Après les attentats abominables qui ont entaché le 13 novembre dernier et révulsé tous les Français, nous avons entendu les hautes autorités de l’État nous mettre en garde sur l’éventualité d’une guerre chimique.
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Après les attentats abominables qui ont entaché le 13 novembre dernier et révulsé tous les Français, nous avons entendu les hautes autorités de l’État nous mettre en garde sur l’éventualité d’une guerre chimique. Qu’est-ce que cela signifie ? C’est la dispersion dans des endroits clos de gaz toxiques susceptibles d’altérer gravement la santé des personnes présentes et même de les empoisonner mortellement.

Quels sont ces gaz chimiques ? La célébration du centenaire de la grande guerre (1) a jeté quelques lumières sur ces gaz dont on rappelle la première attaque en avril 1915 par le chlore (2).

Au cours du conflit 1914-1918, les gaz utilisés ont été de plusieurs types :

  • les suffocants tels le chlore (Cl2) ou le phosgène (COCl2) qui détruisent les alvéoles des voies respiratoires ;
  • les sternutatoires dérivés de l’arsine non mortels mais provoquant éternuements et nausées ;
  • les vésicants très agressifs comme l’ypérite ou gaz moutarde S(CH2CH2Cl)2 qui par contact produisent des brûlures, des aveuglements et attaquent les poumons (3).

Les quantités à mettre en œuvre ou à déverser par de nombreux fûts ou des obus volumineux rendent difficile leur utilisation en pleine ville par des terroristes, sauf par attaque aérienne qui aurait échappé à la sécurité militaire aérienne.

Plus dangereux sont les organophosphorés dérivé de l’isopropanol comme le Tabun ou le Sarin (4) qui à concentration modérée par inhalation entrainent la paralysie respiratoire. C’est ce dernier qui fut utilisé en 1995 dans le métro de Tokyo par des terroristes de la secte Aun Shinrikyo qui a coûté la vie à 12 personnes et intoxiqué momentanément plusieurs milliers d’usagers. L’antidote principal est l’atropine par voie intraveineuse. C’est probablement la menace la plus dangereuse avec ces gaz innervants comme le VX, encore plus mortel. Cependant, leur synthèse reste assez complexe et dangereuse, difficile à réaliser sans équipements spécialisés et des chimistes professionnels. Par ailleurs, les méthodes nanotechnologiques (5) de détection de traces de ces dérivés (6) et d’explosifs sont de plus en plus perfectionnées (7) et à la disposition de la police scientifique (8).

Jean-Claude Bernier
novembre 2015

Quelques ressources pour en savoir plus :

(1) 1914-1918 : la guerre chimique
(2) Berthollet, le pharmacien Curaudau et l’identification du chlore
(3) Il y a cent ans : la guerre chimique
(4) De la difficulté d’éliminer les « armes chimiques » de Syrie
(5) Les nouvelles techniques d’investigation des explosifs
(6) La chimie au service de la sécurité de nos concitoyens
(7) Déjouer le terrorisme chimique : l’apport des nanotechnologies et des détecteurs de gaz toxiques
(8) La police scientifique

- Question du mois
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Le pain complet au levain : meilleur ou pas pour la santé ?

Quelques notions sur la chimie du painLa farine de blé est composée pour l’essentiel, d’environ 70% d’amidon (glucides complexes à base de glucose), 10% de protéines (gluten) et de vitamines parmi lesquelles la vitamine E
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Quelques notions sur la chimie du pain

La farine de blé est composée pour l’essentiel, d’environ 70% d’amidon (glucides complexes à base de glucose), 10% de protéines (gluten) et de vitamines parmi lesquelles la vitamine E est à la fois un anti-oxydant et est indispensable pour le système nerveux et musculaire.

Des éléments chimiques minéraux dits oligoéléments comme le magnésium, le potassium ou le sélénium sont aussi présents dans la farine de blé.

Ces derniers interviennent sur plusieurs fonctions physiologiques du corps humain parmi lesquels les équilibres cardiovasculaire, immunitaire et psychique. Ils participent à sa protection contre les radicaux libres intervenant dans le processus de cancérogenèse et responsables des phénomènes inflammatoires.

Et le levain dans tout ça ?

Le levain est une levure naturelle qui se développe dans un mélange de farine complète et d'eau, grâce aux bactéries présentes sur l’enveloppe du grain de blé. Celles-ci provoquent une fermentation s’accompagnant entre autre de la libération d’acides lactique et acétique.

Il y a plus de 70 familles de bactéries différentes, de compositions diverses, fonctions de facteurs tels que le lieu où le pain est fait, le degré d’hygrométrie, l’acidité, la température…

D’un point de vue diversités qui conduisent à des saveurs différentes, il y a de quoi épater les plus grands viticulteurs ! Comme la levure du boulanger, le levain va provoquer la fermentation de sucres avec comme conséquence le dégagement de dioxyde de carbone, lequel retenu par les couches de gluten (protéines) va aérer le pain.

En revanche le levain, grâce à son action spécifique différente de celle de la levure de boulanger, va de plus « découdre » par des enzymes (dites PHYTASES) les molécules chimiques complexes (dites PHYTATES), qui comme les filets du pêcheur emprisonnent les minéraux tels que le magnésium le potassium et le sélénium.

Les minéraux (oligoéléments), ainsi libérés, deviennent biodisponibles, traversent la barrière intestinale pour passer dans la circulation sanguine et provoquent les effets bénéfiques mentionnés.

Et c’est ainsi que le pain à base de farine de blé complet, fermenté avec du levain, devient plus digeste et apporte tous ses éléments bénéfiques avec de plus un degré de glycémie moindre.

BON APPÉTIT !

Constantin Agouridas