La direction d’un Traité de Chimie organique est proposée, en 1930, par les éditeurs Masson et Cie, à un Victor Grignard, Prix Nobel de chimie, déjà vieillissant et bien surchargé. L’intermédiaire est Paul Baud, qui en assurera le secrétariat, comme il le fit pour le Traité de Chimie minérale qui vient de sortir.
Dans la grande tradition de la chimie française, ce traité donne la parole à tous les acteurs de cette chimie en train de se faire, afin de mettre à la disposition des chercheurs tout ce qui est utile pour orienter leur esprit. Mais ce projet est pharaonique, dans le contexte d’une chimie organique qui devient tentaculaire et qui se cherche dans sa théorie. Les contributeurs tardent et Grignard ne verra paraître que le premier volume.
Est discuté ici le jugement fréquent selon lequel cette œuvre était périmée dès sa parution. Le projet était de présenter une fresque descriptive de l’état des connaissances chimiques, exposé par les grands acteurs de cette riche époque. Grignard excluait, par principe, la description des théories en cours d’élaboration.
Ce Traité, qui disparait des rayons des bibliothèques, est un document unique entre les mains de l’historien, qui dispose en outre de références bibliographiques d’une immense richesse et d’une grande impartialité.
Ressource proposée par MB *
Source : Présentation historique du Traité de Chimie organique de Victor Grignard, L’Actualité chimique n°275 (mai 2004) pp. 35-45
Niveau de lecture : pour tous
Nature de la ressource : article