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Mots-clés : matériaux du patrimoine, procédés anciens, provenance, altération, restauration

Les matériaux du patrimoine peuvent être de nature très diverse (roches et silex, céramiques, métaux et alliages, verres, matière picturale, papier, bois, végétaux,...). Ils ont été agencés pour former des objets plus ou moins complexes et hétérogènes, de différentes qualités. Ils peuvent avoir été élaborés selon des procédés variés, mettant en jeu des déformations mécaniques mais également des transformations chimiques et thermochimiques de tous ordres. Ils sont souvent hétérogènes, et ce de l’échelle fonctionnelle à celle submicrométrique. Leur composition et leur microstructure recèlent de ce fait un grand nombre d’informations sur les savoir‐faire techniques et les réseaux d’échanges, mais également les origines ou la période d’utilisation de ces matériaux [1]. C’est pourquoi leur analyse et leur étude physico‐chimique, qui met en œuvre des méthodologies adaptées et innovantes, peuvent être considérées comme une source produisant des informations historiques à part entière.

Nous verrons comment la mise en œuvre de ces méthodes (allant de la microscopie optique aux techniques sur anneaux synchrotrons, en passant par l’instrumentation portable [2]) peut permettre de comprendre l’histoire technique de certains matériaux comme les céramiques ou la matière picturale, leur réseaux d’échange parfois complexes comme pour les fers et les aciers, le verre ou l’ivoire [3]. Les approches sont aujourd’hui intégrées aux études historiques et les questionnements scientifiques sont co‐construits de manière interdisciplinaire. Une fois les objets abandonnés, ou au cours de leurs histoire, les matériaux qui les constituent subissent des processus d’altération dont la compréhension des mécanismes physico‐chimiques est cruciale pour le diagnostic de leur état de conservation et la mise en place de traitements de protection. Nous montrerons aussi comment ces études servent également à prévoir le comportement de matériaux employés dans le futur sur la très longue durée. Enfin, nous terminerons cette communication par quelques exemples d’études ou la chimie et les nanosciences permettent de mettre en place des traitements de restauration et de protection [4].

 

Vidéo de la conférence (durée : 39:02)
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Références :
[1] Regert M, Guerra M‐F, Dupuis G., Physico‐chimie des matériaux archéologiques et culturels. Editions des Archives Contemporaines, 2016.
[2] Benech C, Cantin N, Marie‐Angélique Languille, Arnaud Mazuy, Laurianne Robinet, Antoine Zazzo. Instrumentation portable. Quels enjeux pour l’archéométrie ? Editions des Archives Contemporaines. Paris, 2020.
[3] Dillmann P, Bellot‐Gurlet L., Circulation et provenance des matériaux dans les sociétés anciennes, Editions Archives Contemporaines, 2014.
[4] Dillmann P, Bellot‐Gurlet L, Nenner I., Nanoscience and cultural heritage, Atlantic Press; 2016

Auteur(s) : Philippe DILLMANN, Directeur de Recherche - CNRS
Source : Colloque Chimie et Notre-Dame, 9 février 2022
Niveau de lecture : pour tous
Nature de la ressource : article + conférence