La crise de l’aluminium de 2018, les récentes menaces de la Chine sur les approvisionnements en terres rares, la crise de la Covid 19, les tensions actuelles dues à la guerre en Ukraine et la crise énergétique qui en découle, démontrent la permanence des risques en termes d’approvisionnement de matières premières. Les matières premières prennent alors un caractère stratégique pour l'industrie et à la fabrication de nombreux produits présents dans notre environnement quotidien ; enjeux d’autant plus exacerbés par les besoins liés à la double transition : numérique et écologie à laquelle nous devons faire face.

Ces matières premières sont au coeur d'enjeux économiques et géopolitiques planétaires et les risques affectant ces dernières peuvent découler de diverses défaillances de marché, notamment :

• Des asymétries d’information : un manque d’outils pour identifier les vulnérabilités et en rendre compte aux clients en aval et aux investisseurs, empêchant que ces risques soient intégrés par le marché ;
• Une absence d’intégration au niveau microéconomique de risques géopolitiques : des points de concentration dans les chaines de valeurs mondiales peuvent répondre à un optimum économique, mais ces dernières peuvent être instrumentalisées à des fins géopolitiques ;
• Une absence de level playing field sur le plan social, démocratique et environnemental, ou des pratiques commerciales déloyales.

Les travaux menés par les comités stratégiques de filières et le Comité pour les métaux stratégiques (COMES) ont permis d’identifier certaines substances critiques nécessaires au développement des nouvelles filières fortement consommatrices de matières premières critiques. Des travaux plus globaux comme ceux du Conseil d’analyse économique proposent des méthodes d’identification des vulnérabilités.

Ces travaux, sans être exhaustifs, notamment en matière de prospective et de dépendances futures, donnent toutefois des pistes pertinentes pour prioriser les actions, accompagner des projets ambitieux, disruptifs et mâtures et faciliter l’émergence de nouveaux acteurs nationaux ayant vocation à un positionnement mondial.