Le mot « progrès » est de moins en moins utilisé dans les discours publics. Il s’est comme recroquevillé derrière le concept d’innovation, qui est désormais à l’agenda de toutes les politiques de recherche. Pour ne prendre qu’un exemple, la Commission européenne s’est fixée en 2010 l’objectif de développer une « Union de l’innovation » à l’horizon 2020. Cette stratégie « Europe 2020 » prend la suite de la « stratégie de Lisbonne », promue en 2000, qui visait à faire de l’Union européenne la « première économie de la connaissance ».
Le document de référence commence par ces lignes : « La compétitivité, l’emploi et le niveau de vie du continent européen dépendent essentiellement de sa capacité à promouvoir l’innovation, qui est également le meilleur moyen dont nous disposions pour résoudre les principaux problèmes auxquels nous sommes confrontés et qui, chaque jour, se posent de manière plus aigüe, qu’il s’agisse du changement climatique, de la pénurie d’énergie et de la raréfaction des ressources, de la santé ou du vieillissement de la population ».
Les question posées sont donc les suivantes : cette façon de théoriser l’innovation rend-elle encore justice à l’idée de progrès ? Est-elle dans son prolongement ou bien la contredit-elle ? En quoi détermine-t-elle notre rapport aux risques ? Ces propos sont par des exemples empruntés à l’univers de la chimie et aux débats que cette activité suscite dans la société.
Vidéo de la conférence (durée 27:02)
Retrouvez ici toutes les vidéos de ce colloque. Possibilité de les télécharger.
Source : Colloque Chimie, nanomatériaux et nanotechnologies, 7 novembre 2018, Fondation de la Maison de la chimie
Niveau de lecture : pour tous
Nature de la ressource : article + conférence