- Éditorial
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Les marchands de peur ont encore frappé

L’ONG Générations Futures a compilé les données d’échantillons de fruits et légumes analysés par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) prélevés dans les
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L’ONG Générations Futures a compilé les données d’échantillons de fruits et légumes analysés par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) prélevés dans les grandes surfaces et grossistes et en a fait l’annonce le 20 février. Cette annonce a été reprise à foison par les média écrits et audiovisuels avec les gros titres : « 75 % des fruits et 41% des légumes contaminés par des pesticides ». Nous qui essayions cinq légumes et fruits par jour dans une alimentation équilibrée nous en sommes tombés de nos marmites. Comme le dit un célèbre humoriste : « je ne peux plus manger de fruits et légumes à cause des pesticides, plus de viande car il y a des hormones, plus de poissons car ils contiennent des métaux lourds, il me reste de l’eau pour me nourrir encore faut-il qu’elle soit potable ! » (1).

Dans cette annonce pour faire le buzz on ne trouve pas de résultats chiffrés d’analyses ni de détails sur les protocoles, spécialement mal venue pour saper la confiance du consommateur envers les producteurs à l’heure du Salon de l’agriculture à Paris (2).

De quoi parle-t-on enfin ? On cite la limite maximale de résidu (LMR) pour les produits phytosanitaires (3), seuil maximal autorisé pour un aliment transformé ou non, elle est pour la plupart des pesticides fixée réglementairement à 0,1 mg/kg (0,1 partie par million - ppm). Cette valeur très basse, mesurable grâce aux progrès de la chimie analytique (4), notamment à la chromatographie couplée à la spectrométrie de masse (5), est fixée à partir de la DJA - Dose Journalière Admissible. Celle-ci est fixée avec une marge de sécurité d’un facteur 100 à 1000 à partir de la Dose Sans Effet (DSE) quantité maximale de substance pouvant être ingérée par un animal quotidiennement sans troubles physiologiques et exprimée en mg/kg de poids.

On passe donc de la DSE/1000 à la DJA (qui sont des éléments de toxicologie) puis à la DJA divisée encore par un facteur de sécurité pour donner la LMR qui s’exprime le plus souvent en fraction de ppm. Les média pilotés tous par le panurgisme ne devraient-ils pas faire un effort de réflexion et consulter des sources impartiales comme par exemple le dernier rapport de l’EFSA (European Food Safety Authority) (6). Paru en avril 2017 sur les résidus de pesticides des fruits et légumes prélevés chez les producteurs en 2015 il a concerné 84341 échantillons sur lesquels 220 pesticides ont fait l’objet d’analyses. 69 % des échantillons provenaient de l’Espace économique européen (EEE), 26 % de pays tiers et 5% d’origines non définies. 97% des échantillons étaient en dessous du niveau de résidu maximum (LMR) dont 55% étaient exempts de pesticides car en-dessous de la limite de détection qui est de quelques ppb (partie par milliard). Sur les 2,8% au-dessus de la limite seuls 1,6% excédaient nettement cette limite (1,2% se situant dans la marge d’erreur). Pour les analyses concernant les produits issus des pays tiers, 3,4% excédaient la marge réglementaire, l’EFSA note un progrès dans ce domaine puisqu’en 2012 ils étaient 7,5%.

Parmi les produits dénotant un excès de pesticide (les 1,6%) on trouve 3,4% des brocolis, 1,7% des raisins de table, 0,8% du poivre, 0,4% des aubergines, 0,3% des bananes, ce qui reste tout de même de 96,6% à 99,7% de ces légumes et fruits tout à fait sains et mangeables.

On est loin des annonces alarmistes du 20 février. L’organisation de l’EFSA s’appuyant sur un réseau de laboratoires de chimie analytique (7) agréés dans les pays européens permet d’avoir des indicateurs scientifiques fiables, elle est un élément clef de la sécurité des consommateurs européens. Le programme européen de surveillance permet de conclure : que les niveaux quantifiés de résidus de pesticides dans les principaux aliments consommés par les européens n’entrainent pas de risque significatif sur le long terme pour la santé des consommateurs.

Dans la perspective d’une agriculture raisonnée du 21e siècle et de renforcer la confiance, il est raisonnable d’envisager comme le gouvernement le souhaite non pas une disparition des ajouts de phytosanitaires mais une forte diminution et le développement de l’innovation pour la protection des plantes comme le pratique l’INRA et le CNRS en France en suivant plusieurs pistes :

  • utiliser des prédateurs des ravageurs des cultures comme les larves de trichogrammes contre la pyrale du maïs et les coccinelles contre les pucerons ;
  • mobiliser des bactéries et des champignons comme le bacillus thurigiensis ou des virus comme dans la carpovirusine développé par l’INRA ;
  • disperser des médiateurs chimiques comme les phéromones (8) permettant la confusion sexuelle des insectes, très efficace pour la protection des vignobles ;
  • le biocontrôle pour renforcer la résistance naturelle des plantes avec de nouvelles méthodes modifiant les gènes soit par croisement soit par des techniques (NPBT - new plant breeding techniques) comme le CrispR-Cas9 (9) ciblant le génome.

Reste l’agriculture biologique qui se développe avec un marché en 2017 de 7 milliards €, et une progression à deux chiffres en France. Elle ne représente encore que 5% des terres cultivables et 4,5% du marché alimentaire. A côté des prix excessifs pratiqués, l’EFSA demande à ce que les produits bio ne soient pas exempts des contrôles, en particulier sur les LMR. En effet, lors d’une récente étude, l’agence canadienne a trouvé plus de 40% des fruits et légumes bio contenant des pesticides, soit par un bruit de fond de sols précédemment traités ou de non-respect du cahier des charges de l’agriculture biologique.

Jean-Claude Bernier
Février 2018

 

Pour en savoir plus :
(1) L’eau du robinet est-elle polluée ?
(2) La chimie en agriculture : les tensions et les défis pour l’agrochimie
(3) Les produits phytopharmaceutiques pour une alimentation de qualité pour tous
(4) La chimie analytique au service de la toxicologie médico-légale
(5) Spectrométrie de masse (MS : mass spectrometry) (vidéo en anglais, 7:58)
(6) The 2015 European Union report on pesticide residues in food - European Food Safety Authority EFSA Journal (2017) 15(4):4791, 134 pp.
(7) Les chimistes au service de la sécurité des personnes, des biens, de la santé et de l’environnement
(8) Les phéromones et le cerveau des insectes
(9) Chimie et biologie de synthèse (colloque)

 

- Éditorial
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Aux jeux olympiques de PyeongChang heureusement la chimie est bien présente

Les jeux olympiques d’hiver en Corée à PyeongChang débutent vendredi 9 février. La séance d’ouverture risque d’être un peu perturbée par l’absence de certains athlètes. Le froid polaire qui règne actuellement avec
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Les jeux olympiques d’hiver en Corée à PyeongChang débutent vendredi 9 février. La séance d’ouverture risque d’être un peu perturbée par l’absence de certains athlètes. Le froid polaire qui règne actuellement avec -22°C et le vent glacial font dire à quelques délégations comme l’Italie et la Nouvelle Zélande que ce n’est pas un temps pour défiler même dans cette magnifique esplanade olympique des athlètes en pleine préparation. De plus, près de 1400 agents de sécurité sont sur le flanc, frappés par un norovirus de gastro-entérite probablement due à l’alimentation ou l’eau du centre pour jeunes où ils sont logés près du village des athlètes. Les organisateurs font tout pour que ces derniers ne soient contaminés et procèdent à de nombreuses analyses (1). Pour la survie des spectateurs de la cérémonie d’ouverture ils vont distribuer des kits de confort composés de bonnets, couvertures et coussins chauffants « chimiques » (2).

Mais heureusement l’évènement sportif et technologique va bientôt faire oublier ces petits tracas. Les skieurs sont équipés des derniers cris en matière de skis de compétition (3) ainsi que de combinaisons assurant confort et performance (4). Les descendeurs et les funambules du saut à skis pour se protéger font appel à la chimie (5) et pourront accélérer à fond grâce aux matériaux composites (6).

Ces jeux sont aussi une grande vitrine des nouvelles technologies, puisqu’entre les compétitions on pourra voir au pavillon de la culture et des TIC (7) une exposition qui mêle l’art et l’éclairage avec LED et lasers (8). L’une des attractions sera l’œuvre de l’initiateur des jeux vidéo Nam June Paik : une tortue géante de 12x6 m composé de 166 écrans de télévision (9). Les spectateurs pourront aussi voir des expériences et démonstrations du réseau 5G en télécom, de l’internet des objets, de l’intelligence artificielle, de la réalité virtuelle et des concerts en hologrammes 3D.

Pas de doute nous sommes bien en Corée !

Jean-Claude Bernier
février 2018

Pour en savoir plus
(1) L’eau au labo (vidéo, 5:02)
(2) Ces coussins contiennent un gel d’acétate de sodium (NaCH3COO) en solution saturée. Un choc, provoqué par une capsule métallique pliée, entraine l’apparition de cristaux qui provoquent l’entière cristallisation de l’acétate. Cette cristallisation est exothermique et absolument sans danger.
(3) Performance d’un ski de course : structure composite et glisse sur la neige
(4) Des textiles pour sportifs. Apport de la chimie pour améliorer confort et performances
(5) Technologie et performance sportive
(6) Les matériaux composites dans le sport
(7) Les matériaux avancés, moteurs de l’innovation en électronique
(8) Nos données dans le chaos : le laser à la rescousse de la fibre optique
(9) EnLEDissez vous !

Paysage neige
- Question du mois
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Comment est la neige cet hiver ?

L’hiver 2017/2018 est semble-t-il propice aux chutes de neige, les stations d’altitude se frottent les mains et les passionnés de ski se réjouissent lors des vacances de Noël et de février. Mais savez-vous comment se
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L’hiver 2017/2018 est semble-t-il propice aux chutes de neige, les stations d’altitude se frottent les mains et les passionnés de ski se réjouissent lors des vacances de Noël et de février. Mais savez-vous comment se forme la neige et comment elle vieillit ?

La formation des cristaux

La vapeur d’eau issue de la basse atmosphère remonte avec les mouvements ascendants vers des altitudes élevées où règnent des températures basses. Au sein des nuages ayant une température largement en dessous de zéro, la vapeur d’eau se condense alors sous forme de très petites gouttes d’eau en surfusion (1) ou de microscopiques germes de glace : c’est la naissance du cristal. La vapeur d’eau continue à se condenser sur ces germes qui croissent d’une taille de quelques microns à quelques millimètres et donnent trois types de cristaux suivant la température à laquelle ils se forment : les étoiles - les plaquettes - les aiguilles.

Cristaux de neige

 

Évolution de la neige

Soumis à différents paramètres (vent, température, pluie, soleil) les différents cristaux subissent des transformations continues et forment des couches variées au sol. Certaines sont dures, d’autres tendres. En observant la neige à la loupe binoculaire on distingue plusieurs formes de petits grains aux formes variées :

  • grains fins en couches compactes : le vent a brisé les cristaux qui se redéposent en petites particules qui forment des rides comme le sable fin et des corniches sur les sommets ;
  • grains à faces planes : il s’agit d’une vieille neige où les liaisons entre grains sont très faibles. Enfouie sous une neige fraiche elle est très fragile et peut déclencher une avalanche par plaque ;
  • grains ronds : il s’agit là d’une neige qui a été mouillée sous l’effet du soleil ou de la pluie. Elle forme soit des couches molles si la température est douce et la neige contient de l’eau liquide, soit des couches dures si la neige a regelée : c’est la « neige de printemps ».

La neige et la glisse

Sur des skis on peut glisser sur la neige à des vitesses de plusieurs dizaines de mètres par seconde. La glisse est un phénomène compliqué (2). En fait on ne glisse pas sur la neige mais sur un film d’eau qui se crée entre la semelle du ski en polyéthylène (3) et la neige. Pour améliorer la glisse la structure de la semelle est semblable à un pneu pour bien évacuer l’eau et éviter le phénomène de succion qui freinerait le skieur. On peut aussi l’enduire de « fart » à base de paraffines et de molécules de fluorocarbures (4) hydrophobes.

Bon schuss !

L'équipe Question du mois

 

(1) La surfusion est un état de la matière qui demeure en phase liquide alors que sa température est plus basse que son point de solidification.

(2) Pour en savoir plus, allez découvrir l’article Les skis un équipement de haute technologie

(3) Le polyéthylène est formé à partir du monomère éthylène (ou éthène) de formule H2C=CH2

(4) Parmi eux le PTFE (polytétrafluoroéthylène), connu sous le nom commercial téflon© passé dans le vocabulaire courant. La formule de son monomère est : F2C=CF2

Source photos cristaux :  site MétéoFrance, Phénomènes météo / La neige et ses transformations

 

- Éditorial

Parcoursup est ouvert

La nouvelle plateforme d’admission post bac Parcoursup (1) qui succède à APB est ouverte depuis le 15 janvier. Dès le 22 janvier et jusqu’au 13 mars les lycéens pourront y entrer leurs dix vœux sans ordre de préférence.
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La nouvelle plateforme d’admission post bac Parcoursup (1) qui succède à APB est ouverte depuis le 15 janvier. Dès le 22 janvier et jusqu’au 13 mars les lycéens pourront y entrer leurs dix vœux sans ordre de préférence. Lors de la seconde quinzaine de mars, l’examen de ces vœux conduira aux « fiches avenir » comportant l’appréciation de leurs enseignants du lycée. Il faudra attendre fin mai pour recevoir les réponses qui permettront aux futurs étudiants de choisir et de prendre contact avec l’établissement choisi. Après le baccalauréat, s’effectueront les inscriptions ou des procédures complémentaires qui s’ouvriront pour ceux qui n’ont pas reçu de réponses positives.

Chers lycéens et professeurs, dans vos choix n’oubliez pas que la chimie et ses disciplines voisines : le génie chimique, la biochimie, la science des matériaux vous offrent des formations scientifiques et technologiques qui conduisent à des métiers super intéressants.

Si vous souhaitez des formations courtes de Bac+2 ou Bac+3 qui conduisent à des métiers de techniciens (2) ou même CAP et Bac Pro pour ceux d’opérateurs (3) vous avez la possibilité de suivre les 32 formations de BTS en chimie et génie chimique en lycée. En université vous avez le choix entre les 87 DUT en chimie et les 80 DUT de génie chimique et génie des procédés en biologie ou plasturgie.

Si vous optez pour des formations plus longues à Bac+3 et Bac+5, le choix est encore plus vaste parmi les 90 licences en chimie puis après, les 67 masters en chimie et les 8 en biochimie auxquels s’ajoutent les 64 masters en science des matériaux (4).

De plus en chimie vous disposez des 20 écoles de chimie et de génie chimique qui conduisent après 3 ans au diplôme d’ingénieur très côté au plan européen. Pour y entrer : soit la voie des classes préparatoires CPGE ou sur titres après un BTS, un DUT ou licence Pro pour entrer en 1e année, après un master pour entrer en 2e année. Cinq écoles ont des classes préparatoires CPI accessibles directement après le bac (5). Ces 20 écoles, bien réparties sur le territoire, forment 1600 Ingénieurs par an.

Tous les métiers de la chimie, techniciens, agents de maîtrise, assistant ingénieur, ingénieur, directeur d’usine, chercheur (6), sont très bien décrits sur notre site Mediachimie.org (7). Mais si vous voulez encore plus de détails sur votre future carrière et rencontrer les professionnels et industriels de la chimie patientez un peu et venez en masse au « Village de la chimie » les 9 et 10 février au Parc floral de Vincennes où, parmi les nombreux stands des organismes, le stand de Mediachimie.org vous dévoilera les nombreux parcours de formation et de carrière.

Jean-Claude Bernier
janvier 2018

Pour en savoir plus
(1) Site Parcoursup.fr
(2) Technicienne de recherche (vidéo, 3:25)
(3) Opérateur polyvalent dans l’industrie chimique (vidéo, 1:14)
(4) La chimie et les écrans sensitifs (vidéo, 7:42)
(5) Le sigle CPI signifie « cycle préparatoire intégré aux écoles d’ingénieur chimiste et de génie chimique ». En savoir plus sur les écoles assurant cette formation.
(6) Enseignant chercheur en chimie – université (vidéo, 3:47)
(7) Mediachimie.org – espace métier

Autres liens :

diplomeo.fr
masteretudes.fr
villagedelachimie.org
 

- Événements

9 et 10 février 2018 : Village de la chimie à Paris

Vous voulez découvrir la “ Chimie ”, ses multiples métiers et les perspectives de carrières ?Vous voulez mieux connaître les filières de formation qui mènent à ces métiers ? Venez au Village de la Chimie, des Sciences de
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Vous voulez découvrir la “ Chimie ”, ses multiples métiers et les perspectives de carrières ?
Vous voulez mieux connaître les filières de formation qui mènent à ces métiers ?

Venez au Village de la Chimie, des Sciences de la Nature et de la Vie le 9 et 10 février 2018 au Parc Floral-Bois de Vincennes

Découvrir /S'orienter / S'insérer

Renseignements et inscriptions : www.villagedelachimie.org
Accès gratuit : Vendredi 9, 9h-17h ; Samedi 10, 10h-17h

Voir le communiqué de presse (PDF)

Créé en 2004 à l'initiative de l'U.I.C. Ile de France et du CFA AFI24, soutenu par les entreprises et les établissements de formations des disciplines scientifiques concernées, le Village de la Chimie invite les jeunes à découvrir les métiers, les emplois, et les formations, initiales, supérieurs et en apprentissage, de la chimie et des sciences de la nature et de la vie.

Dans un même lieu, le Village de la Chimie offre aux jeunes, la possibilité :

  • de s’informer et se documenter auprès de professionnels des entreprises afin de découvrir les différents métiers et leurs évolutions, et plus particulièrement ceux de la Chimie, des Sciences de la Nature et de la Vie. Toutes les informations seront à disposition des jeunes diplômés ou non afin qu’ils puissent compléter leur formation ;
  • de s’informer et se documenter auprès de spécialistes de la pédagogie sur les parcours de formation, scolaires, universitaires ou en alternance, du CAP au doctorat ;
  • d’être accompagnés pour une meilleure insertion professionnelle.

 

Pour ce faire, les jeunes trouveront au Village :

  • une organisation spécifique du pôle formation, où l’information sur l’apprentissage est placée au centre des établissements de formation, afin que les jeunes puissent s’informer sur ce dispositif en liaison avec les responsables des différentes filières de formation du CAP/BEP jusqu’au niveau ingénieur.
  • un pôle spécifique d’information sur la meilleure orientation possible vers tous les domaines d’activité grâce à la présence de l’ONISEP et sur les métiers présentés grâce à la présence de MEDIACHIMIE, première médiathèque dédiée à la fois à la chimie, à ses innovations, à ses métiers et à ses formations. La présence de la mission locale des Villes du Nord du Bois permet aux jeunes ayant des difficultés d’insertion professionnelle d’être aidé dans leur recherche.
  • des stands spécifiques de relectures de CVs et de préparation aux entretiens d’embauche pour les aider à se mettre en valeur afin de trouver du travail rapidement.
  • des conférences animées par nos scientifiques partenaires qui permettent une meilleure compréhension de toutes les applications nouvelles issues de la recherche, ainsi que les possibilités offertes en termes d’emploi qui en découlent.
  • des stands de démonstration ou les jeunes peuvent voir se matérialiser ce qui a été présenté lors des conférences tout comme ce qu’ils apprennent au cours de leurs études.
  • des tables rondes « Métiers et Parcours de Formation » pour que les jeunes comprennent mieux l’organisation de l’entreprise tout comme les passerelles possibles entre les différents métiers tout au long de leurs carrières.

En outre les entreprises présentes ont été mobilisées pour que les jeunes puissent y trouver leurs stages et y être accueillis pour leur formation en alternance en rapport avec leurs souhaits et leurs futurs métiers.

En complément à cette mobilisation et pour une meilleure information un cycle d’ateliers est proposé ayant pour but de répondre aux questions des jeunes diplomés afin de leurs permettre de s’insérer au mieux dans la vie professionnelle :

  • L’utilisation d’internet et des réseaux sociaux pour me faire recruter
  • Chercheur, pourquoi pas moi ?
  • Préparation à l’entretien d’embauche : les automatismes et bonnes attitudes
  • Créer son entreprise, pourquoi pas moi ?
  • Ce que les recruteurs attendent de moi
     
- Éditorial
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Faites-vous du bien avec les chocolats de Noël !

La consommation du chocolat va s’accélérer en cette période des fêtes, mais connaissez-vous bien l’objet de cette douceur envahissante ? En début de chaîne de fabrication sont les cabasses cueillies sur le cacaoyer qui
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La consommation du chocolat va s’accélérer en cette période des fêtes, mais connaissez-vous bien l’objet de cette douceur envahissante ? En début de chaîne de fabrication sont les cabasses cueillies sur le cacaoyer qui contiennent 20 à 50 fèves blanches. Celles-ci sont nettoyées puis laissées à fermenter à l’abri de la lumière durant 4 à 5 jours pour faire disparaître la pulpe qui les recouvre. Après séchage au soleil ou sous air chaud, on trie les fèves les plus dodues pour ensuite les griller à 120 °C /140 °C elles obtiennent alors leur coloration marron. Le concassage qui suit permet d’obtenir la pâte de cacao et la poudre de cacao. Le chocolat par lui-même est fabriqué par mélange de la pâte de cacao avec du sucre, du beurre, et du lait après agitation mécanique à 80 °C puis coulage en moule et refroidissement, la cristallisation intervient au-dessous de 36 °C.

Il y a plusieurs sortes de chocolat (1) :

  • le chocolat noir à plus de 50% de cacao, avec du sucre, du beurre de cacao, de la vanille et de la lécithine de soja ;
  • le chocolat au lait, qui contient moins de cacao et les mêmes ingrédients auxquels on ajoute le lait ;
  • le chocolat blanc qui ne contient que du beurre de cacao ainsi que le sucre, le lait, la vanille et la lécithine de soja.

Le cacao et donc le chocolat contiennent des polyphénols, surtout des flavanoïdes et des anthocyanes qui ont la propriété de piéger les radicaux libres toxiques pour l’organisme (2).

C’est par ailleurs un aliment gras par ses triglycérides qui contiennent principalement l’acide oléique, un acide gras insaturé (Omega 9), et l’acide stéarique, qui une fois dans l’intestin se « désature » en acide oléique, excellent pour éliminer le cholestérol et combattre les maladies cardio-vasculaires. Est-ce que ces acides gras sont mauvais pour la ligne ? À côté des triglycérides, le chocolat contient des méthylxanthines comme la thréobromine et la caféine qui sont des molécules lipolytiques c’est-à-dire qu’elles dégradent les graisses de l’organisme - ce sont les mêmes que l’on trouve dans les crèmes amincissantes (3).

Le chocolat a d’autres vertus, il apporte des oligoéléments comme le magnésium, le phosphore et le potassium, mais aussi des molécules euphorisantes et stimulantes, les endorphines comme le phenyléthylamine et la sérotonine (4) qui « font plaisir » à l’organisme. N’a-t-il donc que des qualités ce produit exotique (5) venu des Mayas et des Aztèques par les conquistadors espagnols et popularisé en France à la cour de Versailles par le roi Louis XIV et la reine Marie-Thérèse d’Autriche ? Non, il contient du sucre qui augmente la glycémie, d’où une attention particulière à lui porter pour les diabétiques. De même, pour nos amis les animaux la théobromine du chocolat est toxique : pour les chiens, car, non éliminée dans le sang, elle peut provoquer des convulsions et des hémorragies internes, et aussi pour le chat, mais lui, n’aime pas le sucré (6).

En cette fin de 2017 nous ne risquons pas une pénurie car la cotation en décembre du cacao est de 1850 $ la tonne alors qu’en certains novembres de 2011, 2014 et 2015 elle avait dépassé 3000 $ la tonne. En cause l’extrême volatilité du cours du cacao qui dépend fortement de la situation géopolitique de l’Afrique de l’Ouest qui fournit presque 60% de la production mondiale avec la Côte d’Ivoire et le Ghana. La consommation mondiale de chocolat atteint de l’ordre de 3 Mt, en France 392 000 t (7) mais les plus gros consommateurs en Europe sont les Suisses suivis des Autrichiens et des Belges.

Faites cependant un peu attention durant la « trêve des confiseurs ». N’oubliez pas l’enseignement de Paracelse « Rien n’est poison, tout est poison ; seule la dose fait le poison » et sur les marchés de Noël préférez le verre de chocolat chaud au vin chaud mais avec modération (8).

Jean-Claude Bernier
décembre 2017

Quelques ressources pour en savoir plus :
(1) Expériences autour du chocolat
(2) Le chocolat est-il bon pour la santé ?
(3) Les emplois thérapeutiques du chocolat
(4) Sport et cerveau (Collection Chimie et… junior)
(5) Le chocolat (Produit du jour SCF)
(6) Le goût : de la molécule à la saveur
(7) Chimie et la chocolaterie
(8) La chimie des sens ? Il y a tant de découvertes à faire !