Les micropolluants organiques sont des molécules issues de l’industrie chimique que l’on retrouve fortuitement dans l’Environnement dans lequel ils ont une action toxique à des concentrations infimes (< μg.L-1 dans les eaux, < μg.kg-1 dans les particules en suspension ou sédimentées). On peut citer comme exemples : les pesticides à usage phytosanitaire ; les molécules à usage tensioactif (e.g. alkyphénols, alkylbenzènes sulfonates, …) ; les molécules à usage retardateur de flammes (e.g. polychlorobiphényles-PCB, polybromodiphényléthers-PBDE, …) ou imperméabilisant et antiadhésif (e.g. perfluorés-PFAS, …) ; les molécules pharmaceutiques et hormones à usage thérapeutique ; les filtres UV et agents humectant à usage cosmétique ; les colorants à usage agroalimentaire ; les molécules à usage de conservateur (e.g. parabènes dans les cosmétiques, …), etc. Ce type de pollution chimique représente la 5ème limite planétaire (sur 9) franchie selon les scientifiques du SRC (Stockholm Resilience Center, Persson et al., 20221), et est considéré comme l’un des principaux facteurs responsables du déclin de la biodiversité selon la plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES, rapport 20192).
Un premier défi pour étudier ces micropolluants concerne leur échantillonnage dans les rejets et les milieux aquatiques. Il doit être représentatif dans le temps et dans l’espace, c’est-à-dire qu’il doit permettre de comprendre ou d’intégrer la variabilité temporelle ou spatiale. Sur ce sujet, l’échantillonnage intégratif par piège à particule3 pour les matières en suspension ou par échantillonneur passif4 pour la phase dissoute sont pertinents et se développent.
Un second défi concerne l’analyse de ces molécules, qui est réalisée avec des techniques chromatographiques couplées à la spectrométrie de masse (basse ou haute résolution, LRMS ou HRMS). Différentes stratégies d’analyses sont envisageables pour différents niveaux d’informations : i) les analyses ciblées permettent de couvrir jusqu’à une cinquantaine de molécules par méthode, et d’avoir une information très précise sur leur identité et leur concentration ; ii) les analyses suspectées5 permettent de couvrir plusieurs centaines de molécules, et d’avoir une information plus globale, sur leur présence ou absence, avec un indice de confiance plus ou moins fort sur leur identité ; iii) les analyses non ciblées5 permettent de couvrir plusieurs milliers de signaux issus de l’HRMS, correspondant à des molécules non identifiées et non nommées, et d’avoir une information encore plus globale et exhaustive.
Références :
Liens:
[1] http://www.mediachimie.org/send-friend/4395/?ajax
[2] http://www.mediachimie.org/print/print/4395
[3] http://www.mediachimie.org/javascript%3Ahistory.go%28-1%29
[4] http://doi.org/10.1021/acs.est.1c04158
[5] http://zabr.assograie.org/wp-content/uploads/2022/03/Fiche_outil_ZABR_PAP.pdf
[6] http://aquaref.fr/chimie/eip-echantillonnage-integratif-passif
[7] http://hal.inrae.fr/hal-03602658
[8] https://www.mediachimie.org/ressource/chimie-et-eau-colloque-novembre-2024
[9] http://www.mediachimie.org/thematique/sant%C3%A9-et-bien-%C3%AAtre
[10] http://www.mediachimie.org/liste-ressources/18
[11] http://www.mediachimie.org/thematique/analyses-et-imagerie
[12] http://www.mediachimie.org/liste-ressources/26
[13] http://www.mediachimie.org/liste-ressources/25