Le célèbre écrivain allemand Johann Wolfgang von Goethe (1749-1832) était un amateur de café. Il en buvait beaucoup afin de rester éveillé et a souhaité savoir pourquoi le café avait cette propriété.
Il connaissait un jeune chimiste Friedrich Ferdinand Runge (1794-1867) à qui il demanda d’analyser le café. En 1819, Runge identifie la substance stimulante, l’isole et en détermine les propriétés chimiques. Cette substance est nommée caféine, c’est la 1,3,7-triméthylxanthine.
En France, c’est Pierre Jean Robiquet (1780-1840) qui, en 1821, extrait la caféine. Ce n’est qu’à la fin du XIXe siècle qu’Hermann Emil Fischer (1852-1919) détermine la structure de la caféine et réalise la synthèse totale de cette molécule. La caféine est une base faible, sa demi-vie d’élimination est de quatre à six heures chez l’adulte, elle entraine une stimulation mentale pendant plusieurs heures suivie parfois d’insomnie.
Runge isole aussi, en 1834, une substance qu’il appelle kyanol ou cyanol et qu’August Wilhelm von Hofmann (1818-1892) nommera quelques années plus tard aniline. Ce produit aura une importance capitale pour le futur développement de la chimie organique.
Un siècle plus tard, en 1936, Karl Aloys Schenzinger (1886-1962) écrit une biographie sur Runge qui a pour titre Anilin.
Runge a aussi travaillé sur les colorants et a réalisé une des premières chromatographies sur papier.
Caféine (source: wikimedia)
Caféier ( Nouveau dictionnaire de médecine de chirurgie pratiques, sous la direction du Dr Jaccoud. Tome 5, P. 370, Source BIU Santé [4]) | Robiquet, Pierre (1740-1840). Professeur à l'Ecole de Pharmacie (Source : BIU Santé [5]) |
Pour en savoir plus
Trois siècles d’histoire du café [6] de M.-L. Dufrénoy et J. Dufrénoy, Journal d’agriculture traditionnelle et de botanique appliquée, Paris (1951) n°343-344, pp. 312-318
Contribution à l’étude de l’action physiologique et thérapeutique de la caféine [7] de F. Giraud, Thèse de Doctorat de médecine, Lyon, 1881, 54 p.
Procès verbaux des séances de l’Académie [8], Académie des sciences, séance du 18 août 1823, Paris, t. 7, p.528
Recherches sur la composition élémentaire et sur quelques propriétés caractéristiques des bases salifiables organiques [9], de J.-B. Dumas et J. Pelletier, Annales de chimie et de physique, Paris (1823) t. 24, pp. 182-183
Observations sur un mémoire intitulé : monographie chimico-technique de la Garance, etc., par Runge, publié en 1835 dans le Bulletin de la Société d’Encouragement de Berlin [10] de P. Robiquet, Annales de chimie et de physique, Paris (1836) t. 63, pp. 282-296
Liens:
[1] http://www.mediachimie.org/send-friend/2657/?ajax
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[4] http://www.biusante.parisdescartes.fr/histmed/image?med32923x05x0373
[5] http://www.biusante.parisdescartes.fr/histmed/image?impharma_fi003x020
[6] https://www.persee.fr/doc/jatba_0370-5412_1951_num_31_343_6758
[7] https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9766121j/f11.image.r=caféinedécouverte%20découverte
[8] https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k33009/f529.image.r=caféine
[9] https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65687889/f192.image.r=caféine
[10] https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6568691f/f303.image.r=RUNGE
[11] http://www.mediachimie.org/thematique/histoire-de-la-chimie
[12] http://www.mediachimie.org/liste-ressources/557