Les Internationaux de France à Roland-Garros ont entamé leur seconde semaine et les champions de tennis n’arrêtent pas de martyriser la petite balle jaune. C’est une petite sphère de 57 grammes et de 6,5 centimètres de diamètre. Lors des 4 millièmes de seconde de contact avec le tamis en fibres synthétiques (1) [3] de la raquette en matériau composite (2) [4], elle se transforme en une galette de 2 centimètres d’épaisseur, il faut donc qu’elle ait une fameuse élasticité. C’est pourquoi le cœur de la balle de tennis est constitué de deux hémisphères de caoutchouc naturel (3) [5] d’épaisseur de 2 à 6 millimètres, vulcanisé avec du soufre et mélangé à chaud avec des durcisseurs (4) [6]. Après collage de ces deux coques avec un adhésif élastomère (5) [7] on les revêt d’une colle liquide pour fixer les bandes de feutre à base de fibres de coton, laine et nylon (6) [8]. Ce feutre est aussi traité avec un revêtement hydrophobe pour éviter qu’il s’imprègne d’eau, il est de couleur jaune fluo car c’est la couleur optique la mieux visible à l’œil nu et à la télévision (7) [9].
Pour être homologué, la balle doit répondre aux spécifications de la Fédération Française de Tennis. Lâchée d’une hauteur de 100 inches (2,54 m), la balle de compétition doit rebondir à une hauteur comprise entre 135 et 147 centimètres. Pour donner plus de dureté et plus de rebond les fabricants mettent sous pression l’intérieur de la balle soit en utilisant un liquide comme le formaldéhyde (8) [10] ou un sel d’ammonium qui libèrent un gaz lors du collage des deux demi-coques. L’enveloppe n’est pas totalement étanche et les balles peuvent perdre leur propriété en fonction du temps. Dans les grands tournois les balles sont changées tous les neuf jeux par précaution. C’est plus pour parer à l’usure du feutre. A Roland-Garros, c’est plus de 60 000 balles qui sont utilisées ; elles se retrouvent partiellement recyclées en revêtement de sols de salles de sports (9) [11]. La force transmise par la raquette propulse les balles à des vitesses incroyables. Les spectateurs regardent souvent la valeur de ces vitesses des balles d’engagement sur le tableau d’affichage. Ce sont des radars doppler (10) [12] qui calculent la vitesse. Dans le court central ils sont disposés au-dessus des bâches vertes derrière les joueurs, ils sont de même type que ceux qui contrôlent la vitesse des automobiles. Le record (11) est actuellement détenu par un obscur joueur Samuel Groth lors d’un tournoi en Corée du sud à 263 km/h ! Pas étonnant que lors d’un « ace » on peine à suivre la petite balle jaune à la télé !
Jean-Claude Bernier
Juin 2017
Quelques ressources pour en savoir plus :
(1) Les matériaux de la performance [3]
(2) Les matériaux composites dans le sport [4]
(3) L’élasticité du caoutchouc [5]
(4) Le caoutchouc synthétique [6]
(5) La chimie et le sport autour du monde [7]
(6) La grande aventure des polyamides [8]
(7) La chimie crée sa couleur… sur la palette du peintre [9]
(8) Formaldéhyde (produit du jour de la SCF) [10]
(9) Une rentrée olympique [11]
(10) Les radars des avions Rafale [12]
(11) Technologie et performance sportive [13]
Liens:
[1] http://www.mediachimie.org/send-friend/1740/?ajax
[2] http://www.mediachimie.org/print/print/1740
[3] http://www.mediachimie.org/node/1060
[4] http://www.mediachimie.org/node/298
[5] http://www.mediachimie.org/node/1138
[6] http://www.mediachimie.org/node/1140
[7] http://www.mediachimie.org/node/1064
[8] http://www.mediachimie.org/node/265
[9] http://www.mediachimie.org/node/309
[10] http://www.mediachimie.org/node/525#formaldehyde
[11] http://www.mediachimie.org/node/1459
[12] http://www.mediachimie.org/node/1280
[13] http://www.mediachimie.org/node/1056