437 grammes, 69 cm de circonférence, c’est « Beau Jeu » le ballon de l’Euro 2016. C’est le petit frère de « Brazuca », le ballon de la Coupe du monde 2014 au Brésil et de « Albert » à Londres en 2012 (1) [3]. Il est composé de six pièces de polyuréthane de type Impranil mais avec des nouveautés ;sur les cinq couches successives, l’une est faite d’une mousse avec des millions de sphères apportant une superbe élasticité (2) [4].
Les ingénieurs et techniciens ont réussi à faire un ballon parfaitement rond en juxtaposant par thermosoudure six faces carrées à arêtes courbes en retrouvant le théorème mathématique d’Alexandrov-Pogorelov. C’est pourquoi on parle parfois du « ballon cubique » mais parfaitement sphérique. Cependant, pour avoir des trajectoires maîtrisées, la couche externe du ballon est faite de minuscules croisillons en polyuréthane sur un substrat spécial de polyester-coton (3) [5]. Un ballon de football n’adopte pas en général une trajectoire parabolique, mais triangulaire, dite « tartaglia », du nom d’un mathématicien italien Niccolò Fontana, dit Tartaglia (« Le Bègue »), car la frappe moyenne des joueurs internationaux implique une vitesse initiale du ballon de 80 à 90 km/h supérieure à la vitesse de lévitation. Pour éviter que le ballon ne « plane », les minuscules aspérités perturbent la trainée dans l’air et permettent aux joueurs adroits de faire tourner le ballon sur lui-même et d’atteindre la lucarne des buts en trompant les gardiens.
Il n’y a pas que le ballon qui mobilise la chimie (4) [6], les chaussures des joueurs en sont un concentré. Elles doivent être légères et solides. La semelle est en fibre de carbone (5) [7] sur laquelle les crampons sont directement moulés (6) [8]. La chaussure elle-même est en fibres de polyisocyanate ou de polyester tissées, montant parfois pour protéger la cheville (7) [9], douce à l’intérieur, légèrement rugueuse à l’extérieur pour pouvoir imprimer au ballon l’effet de rotation voulu par le joueur. Les maillots et short eux-mêmes sont en fibres thermorégulées, certains comportent des parties élastiques qui mettent les muscles en micro-compression (8) [10] en assurant un léger massage anti-fatigue (9) [11]. Les prochaines avancées informatiques dont sont déjà munies certaines équipes sont les exploitations de données. Le petit GPS dans le col du maillot et les microcapteurs physiologiques connectés (10) [12] enregistrent en ligne des données (11) [13] sur chaque joueur : déplacements, vitesse, rythme cardiaque, fatigue…
Vive l’euro 2016, chimique et électronique, mais in fine c’est le talent des joueurs qui nous régale.
Jean-Claude Bernier
Juin 2016
Quelques ressources pour en savoir plus :
(1) L’histoire d’Albert, le ballon de foot des jeux olympiques (vidéo, 8:14) [3]
(2) Le plastique qui recycle le CO2 (vidéo, 6:11) [4]
(3) Les matériaux composites dans le sport [5]
(4) La chimie et le sport autour du monde [6]
(5) Les allotropes du carbone : une grande famille [7]
(6) Technologie et performance sportive [8]
(7) Des textiles pour sportifs. Apport de la chimie pour améliorer confort et performances [9]
(8) L’intelligence textile (vidéo, 7:14) [10]
(9) Un tissu anti- courbature (vidéo, 7:18) [11]
(10) Les polymères se réveillent pour l’électronique ! (vidéo, 31:44) [12]
(11) Chemical World Tour 3 : nos tablettes un condensé de chimie ! [13]
Liens:
[1] http://www.mediachimie.org/send-friend/1367/?ajax
[2] http://www.mediachimie.org/print/print/1367
[3] http://www.mediachimie.org/node/788
[4] http://www.mediachimie.org/node/1112
[5] http://www.mediachimie.org/node/298
[6] http://www.mediachimie.org/node/1064
[7] http://www.mediachimie.org/node/233
[8] http://www.mediachimie.org/node/1056
[9] http://www.mediachimie.org/node/300
[10] http://www.mediachimie.org/node/452
[11] http://www.mediachimie.org/node/787
[12] http://www.mediachimie.org/node/718
[13] http://www.mediachimie.org/node/579